Ezlean, le jeune ermite.

Le Féca protégeait ses yeux d'une main sûre, aveuglé par les derniers rayons du soleil qui étaient peu à peu englouti par le voile de la nuit. Ceci marquait la fin d'une autre journée d'hiver.
Il plissait les yeux pour pouvoir mieux lire l'enseigne de la taverne devant laquelle il se trouvait.

"-Le ... Poney qui tousse. Qu'est-ce qu'il leur est passé par la tête..."

Ezlean s'apprêtait à ouvrir la porte, mais il hésita un instant. Il avait déjà entendu pas mal de choses sur les miliciens. Leur histoire, leurs aventures et même leurs exploits. Cependant, ces gens pouvaient-ils pallier à son ennui du quotidien et puis ... étaient-ils vraiment digne de son intérêt? Car c'était en grande partie pour cela qu'il était au pas de la porte. Le jeune homme n'aimait pas perdre son temps. L'efficacité et l'intellect étaient, pour lui, les plus grandes valeurs de la société et Ezlean pensait que la civilisation manquait cruellement de gens intrigants. C'est pour cela qu'il n'eut d'autre choix que de s'en éloigner, délaissant au passage une grande partie des conventions et coutumes. Par ailleurs il était vu comme une personne froide et distante et sa franchise en a rebuté plus d'un. Non pas qu'il soit quelqu'un d'hautain, mais il n'en avait tout simplement que faire.
Une fois réflexion faite, il savait qu'il ne perdait rien s'il essayait et, alors qu'il lâcha un soupir, il ouvrit la porte.

L'odeur de l'alcool, le brouhaha et la fumée du tabac montraient à quel point l'ambiance qui règnait en ce lieu était conséquent. Néanmoins cela ne dérangeait en rien le Féca qui ressentait une certaine nostalgie depuis qu'il vivait reclus, même, il pouvait s'y prêter. Mais ce n'était pas son objectif et il alla droit au but, c'est à dire au bar, pour avoir la chance de parler à un milicien. Arrivé au comptoir son voisin, un ivrogne au premier abord situé sur le tabouret d'à côté, s'exclama sans gêne:

"-Hey ma jolie, dis voir, t'en a un joli petit minois ! Ca te dirais d'partager ma couche ce soir? Ça fait bin l'temps que je n'ai pas sentis la chaleur d'un corps."

Le jeune homme haussa un sourcil, parlait-il vraiment à lui? Car il est vrai, il avait un petit côté efféminé, avec ses traits fins et bien dessinés, sa bouche délicate et sa peau lactée. Il se retourna pour vérifier et en effet c'était à son égard. Il lui répondit posément:

"-Je suis un homme"

Le poivrot éclata de rire, pensant que c'était une boutade de mauvais goût, ensuite à sa grande surprise il écarquilla les yeux lorsqu'il eut réalisé. De quoi, il fit comme s'il ne s'était rien passé et se remis à son verre. Ezlean haussa les épaules et fit signe au barman pour obtenir son attention. Une fois fait, il lui tendit un parchemin et lui demanda de le placarder sur le panneau des candidatures. Sur celui-ci y était écrit :

Citation :

Je suis Ezlean, Féca en soif de connaissance et en quête d'un nouvel objectif à ma vie. Je ne sais aucunement ce que je pourrais vous apporter ni ce pour quoi je suis venu ici pour vous remettre ce parchemin. Mais j'imagine que vous et moi n'avons rien à perdre en essayant. Je vous soumets donc ma candidature. Peut-être à une prochaine fois.

Il quitta le bar et se dirigea vers la sortie aussi vite qu'il était entré.

Citation :

Ne pouvant me fier à une note aussi courte, j'espère vous nous ferez montre de notre motivation une fois en face de nous... Sibyl.

[Pour bien sûr ]

Le silence, encore. Elle avait d'abord cru à un dysfonctionnement de sa wadio, mais Litanie commence à se faire une raison : elle est souvent seule, ces derniers temps.

La jeune femme se doute qu'ils sont loin d'être morts, évidemment. Mais les miliciens sont pour la plupart des noctambules, tandis que ses heures de promenade sont plutôt concentrées entre chien et mulou.

Elle passe par la Taverne en espérant ne pas voir la disparaître comme par magie. Mais elle se dresse, digne.. digne comme... euh.. digne comme une fleur de trottoir défraîchie. L'Eni se dit qu'il faudrait peut-être refaire la peinture.

La réponse à l'offre lui prend un peu de temps, pas tellement à cause de la lecture, que la réflexion qui s'ensuit. En temps normal, elle se méfierait. Il n'empêche que la petite blonde s'ennuie un brin.

Citation :

Pour.

Sans fioritures.

Voilà bien longtemps que Lethis n'avait pas remis les pieds à la Taverne du Poney qui tousse, et même qu'il n'avait pas rallumé sa wadio tout court.
Non pas qu'il évitait particulièrement la Milice, ni qu'il souhaitait rester seul un moment, ni n'importe quelle autre justification compréhensible et sensée pour la plupart des gens.

Il n'y avait simplement pas pensé.

Pour certains de ceux qui avaient remarqué son changement de personnalité dernièrement, ceci pourrait être la suite logique de son état.
Pour les autres, ça ne semblerait être qu'une de ses lubies habituelles, les mauvaises langues peuvent même s'en donner à coeur joie concernant sa capacité à gérer la Milice.
A vrai dire, il n'était tout simplement plus capable de se dire que son absence prolongée pourrait inquiéter les gens.
Lui-même ne s'inquiétait plus de rien.

Voilà pourquoi si un habitué s'était trouvé à la Taverne ce jour là il aurait été très étonné de voir Lethis entrer l'air de rien, comme si sa dernière venue remontait à la veille.
Son regard un peu vide se posa sur la pile de parchemins en retard du côté du panneau de candidature entre autres, remarquant au passage que rien n'avait brûlé en son absence.
Un exploit, absolument.

Voyant plusieurs avis positifs à la suite de la candidature du dénommé Ezlean il décida de faire son bouftou et de suivre la tendance.

"Pour"

Comme il est étrange de ne plus rien ressentir.

La guerre ayant décidé de séparer la petite Tizooma de la taverne du Poney qui Tousse, elle n'eut pas l'occasion de voir la nouvelle candidature. Si elle l'avait pu, cette dernière aurait néanmoins été entourée d'un grand coeur rose dans lequel on trouverait à l'heure actuelle plein de petits "Pour" tous mimis.

(Allez, accepté et déjà guildé !)