AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache
Voir le deal
64.99 €

 

 Le Veilleur

Aller en bas 
5 participants
AuteurMessage
Malagar
Exilé



Nation : Bontarien
Messages : 1250
Age : 26
Conjoint (e) : Gnu...
Localisation : Dans... ''une planque'' *trodark*
Métiers : Maitre Pêcheur - Maitre Poissonnier
Humeur : Méfiant.

Le Veilleur Empty
MessageSujet: Le Veilleur   Le Veilleur Icon_minitimeJeu 26 Nov - 12:55

Il sursauta. Il somnolait depuis maintenant quelques heures, balançant entre le sommeil et l'éveil. Toutefois, ce fut un endormissement plutôt léger, car au moindre bruit, il ouvrait les yeux, et regardait. Il alla chercher son fermausse, récipient ressemblant à une tasse, mais grossièrement forgé à main d'homme, et isolé à la fois, dans son sac d'apparence anodin, en prenant grand soin de ne pas réveiller Tirok, roulé en boule tout prêt de son vaillant maître. Il pesait le poids de chacun de ses gestes, car le silence était de mise.

Presque deux jours qu'il était là, faisant seulement deux ou trois départs silencieux afin de recharger ses vivres. Dans la plus grande des discrétions, il tentait de ne pas réveiller les dormeurs. Il était en mission, chose qu'il garde secret. Qu'adviendrait-il si tous était au courant de la nature de celle-ci? Sans doute, cela aurait des répercutions assez grave dans l'ensemble. Malagar était bien conscient de tout ça. Cependant, on ne laisse jamais des personnes sur le champ de bataille, comme le dirait si bien l'adage des disciples d'Iop, et cela était encore plus vrai dans la philosophie altruiste du Gaulmiens de naissance.

Il enleva son casque, et le regarda dans son ensemble. L'on pouvait lire dans son regard dénué de toute trace de pupilles la remise en question. Des questions existentiels comme tant d'autres. « Comment ai-je fait pour en arriver à ce que je suis? », « Est-ce que ça aurait pas être différent si? », ainsi que le « Qu'est-ce que je vais manger ce matin? ». Il secoua de la tête, chassant toutes ces questionnements. Peut-être qu'une gorgée de Kah-fay serait bénéfique, car souvent, ses questions surviennent dans des phases de somnolence aigüe, comme à l'habitude dans ses périples de longue durée. Mais là n'était pas la question. Il grimaça en buvant sa boisson, toujours aussi brûlant, et de même que le goût corsé était atroce. Mais tout du moins, cela faisait le travail principale, soit de l'aider à rester éveillé encore. Encore... Jusqu'à ce la mission soit terminée.

Il posa son casque, et se passa la main dans les cheveux, légèrement en bataille. Son regard était braqué sur la cause de sa venue. Visiblement, il n'était pas encore certain que la situation était rétabli en son juste point. C'était de la surveillance. Pas n'importe quel genre, surtout pas de l'espionnage. Il laissait cette basse besogne aux vrais experts de l'emploi. Aucune récompense ne l'attendait. Ce n'était pas un contrat. C'était seulement personnel. Payer une dette de reconnaissance certains diront. Mais il s'agit de plus que ça.

Il veillait sur elle, attendant qu'elle se réveille en ce lieu sauvage, au milieu de l'Arbre Hakam.
Mais qui est-elle? Peu importe, ce qui l'importait, c'est qu'elle aille mieux. Une amie. Proche, maintenant distante dans le royaume du cauchemar qu'elle semblait vivre dans son sommeil, sueurs froides et larmes faisant leur apparition sur la mince ouverture. Tremblante. Ce n'était pas facile de garder son sang froid pareil. Mais nul doute, Malagar savait que cela n'avait rien d'agréable à regarder. Souffrances illusoires, appartenant à un passé dont nul ne connait l'existence, hormis elle.

Allait-elle se réveiller? Dilemme. Mais il allait continuer sa surveillance. Pour elle.
Pour Stazya.
Revenir en haut Aller en bas
Stazya
Pilier de Taverne
Stazya


Messages : 142
Age : la vingtaine
Conjoint (e) : un souvenir
Localisation : enfermée dans son propre corps

Le Veilleur Empty
MessageSujet: Re: Le Veilleur   Le Veilleur Icon_minitimeJeu 26 Nov - 13:07

Dans les profondeurs du village, entre les branches de l'arbre Hackam, Stazya était allongée. Tout son corps tremblait par moment, puis ses yeux versaient quelques larmes. Tout se bousculait. Seulement ce n'était plus ses origines et son futur qui la hantaient. Pas cette fois.

Plusieurs jour passés à veiller, à s'inquiéter. Il ne fallait pas qu'il disparaisse. Il était beaucoup trop important pour ce monde. Important à ses yeux. Son ventre sanglant, les marques et cicatrices laissées par le combat. Stazya lui en voulait, mais essayait d'ignorer ce sentiment. Elle qui avait presque réussi à lui arracher la vie. Presque. Plus jamais l'osomodette ne la verrait comme une amie. Mais malgré tout, elle continuerais à faire comme si. Pour le bien de tous.

Et puis les événements se sont enchaînés, lui aussi avait des souffrances cachées profondément. Elles ont refait surface un jour, et sous ses yeux, elle voyais la même chose que dans sa tête. La même peur, la même souffrance. La peur engendrant la peur, elle était paniquée à l'idée de le perdre, et rageuse de le voir souffrir sans rien pouvoir faire. Elle aurait aimer que sa présence soit bénéfique. Lui être utile, pouvoir l'aider... Tant de larmes ont coulées ce soir là, alors qu'elle était face à son impuissance. Qui aurait cru qu'un vieillard à l'humour si "spécial" puisse venir à bout de ce mal ? Heureusement qu'il était là lui aussi...

Et puis elle dérapa. Ce geste n'était pas contrôlé, pas voulu. Si, bien sûr elle le voulait, mais pas comme ça, pas si brusquement. Elle ne savait pas, et n'avait jamais su. Peut être... La seule solution qu'elle connaisse était la fuite. Des jours passés à courir, sans se retourner. Elle craignait qu'il ne la suive, mais en même temps espérait qu'il soit là lorsqu'elle se retournera. Des jours passés à cogner. Pourquoi ? Simplement pour évacuer un trop plein de sentiments. Relâcher la pression en frappant. Cela n'était pas arrivé depuis si longtemps.

Maintenant à bout de force, elle se retournait dans son sommeil, des milliers de choses lui traversant l'esprit. Elle revoyait cette souffrance qui se lisait sur son visage, le sang qui coulait de son abdomen, les sueurs, les tremblements, et elle entendait ses cris. Ils résonnaient dans sa tête comme une lame s'efforçant doucement. Elle ne pouvait se réveiller, pas encore. Pas tant qu'elle le verrait souffrir. Elle ne veut plus avoir cette image en tête. Lorsqu'il sourit, c'est comme ça qu'elle aimerait le voir. Voir ses yeux dénués de pupille afficher un regard joviale et tendre. Elle était inquiète, inquiète pour lui, pour Malagar.
Revenir en haut Aller en bas
Malagar
Exilé



Nation : Bontarien
Messages : 1250
Age : 26
Conjoint (e) : Gnu...
Localisation : Dans... ''une planque'' *trodark*
Métiers : Maitre Pêcheur - Maitre Poissonnier
Humeur : Méfiant.

Le Veilleur Empty
MessageSujet: Re: Le Veilleur   Le Veilleur Icon_minitimeJeu 26 Nov - 14:32

Sa Wadio était éteinte. Précaution parmi tant d'autre. Il ne voulait pas attiré l'attention des Miliciens. Mais tôt ou tard, ils se demanderaient où il est passé, ce qu'il fait. Mais pour le moment, ce qui importait, c'était la situation de Stazya. Rien d'autre, rien de plus.

Il s'appuya la tête contre les genoux, pensif, en regardant la jeune femme dans un état de faiblesse particulier. Il n'avait pas fait le lien avec les évènements malheureux l'ayant touché très récemment. Et pour cause. Penser à la souffrance, engendre de la souffrance. Une leçon qu'il eut du temps à se mettre dans le crâne. De même qu'une maladie infectieuse, elle se transmet de chacun à chacun. Pourtant... Il voulait que ça arrête. Que ça finisse. Il n'avait plus la raison au bon endroit à ce moment-là. Ce moment fatidique, cruel, amère de conséquences...

Il avait perdu quelqu'un. Quelqu'un qui lui était cher. Un autre échec à son immense tableau, de n'avoir su s'occuper de ce cas convenablement. Il avait tout tenté. Rien à faire, il avait subit un revers. Sûrement celui ayant fait débordé le vase des douleurs. La goutte de trop tombe, s'écrase, s'étend sur le sol... La goutte, la couleur vermeille, de l'eau chaude, très chaude, pourtant vivace et pleine de vie. Et l'eau vient à sécher, laisse une trace. Une trace très difficile à nettoyer par la suite. Déséquilibre, trop pleine, la goutte sanguine de son propre vase s'était échappé. Puis, vint la pluie, issue des nuages des hauteurs du ciel noire, menaçant. Un ciel de discorde, de folie, et de libération erronée. Le ruissellement donnant naissance à un torrent d'émotions mal maîtrisé, coulant le long de la terre d'arbres. Bientôt, la terre nourricière en prenait la même couleur, la même teinte.

Et pourtant, ce ne fut que l'orage. Après la tempête vermeille... La pollution.
Terre nourricière polluée de part en part, sans avertissement. Sournoise, cruelle. La colère, la rage, la trahison...
Une défaite, une de plus. Mais pourtant, cette fois-ci, la terre ne faisait que gronder sa fureur. La main humaine s'est chargée de faire la basse besogne destructrice. La main humaine, armée d'un poignard. Émoussée, certes, mais l'ancienneté de la chose, cette acte de pollution chargée d'un poison virulent. Mortel. Fabriqué par cette main, que le terrestre redoutait, mais ne s'en rendait compte qu'au dernier moment. Crucial. Le bras enragé du sol s'était inconsciemment vengé, aveuglé sous les pressions magmatiques de son noyau. Son centre faillit s'arrêter. Cependant, terre fut sauver à temps par la main salvatrice de l'homme qui respectait ce sol. Personnel, connaissance, famille. Avenir.

Tout ça avait eu comme conséquence de se transmettre comme la peste à ceux qui avait été à portée de la scène, malheureusement. Autodestruction, et pollution. Il voulait oublié ça. Tout ça, recommencé sur une base altruiste plus que jamais. Mais peut-être en son fort intérieur, subsistait encore les traces d'une tristesse trop souvent réprimée, échouée sur la côte du chagrin de sa pensée, laissée à l'abandon. Mais comme l'on trouve un coffre malveillant par hasard en creusant pour trouver le trésor du passé, les cauchemars d'une vie ressurgirait de nul part. Mais il n'avait pas envie d'en savoir plus, de partir à la chasse au coffre. Maintenant, les recherches étaient suspendus indéfiniment. Mais qui sait ce que le hasard peut faire, car le fruit du hasard a parfois mauvais goût. Un goût rassi, provenant d'un arbre qui a mal poussé dans un espace presque dénué de lumière. Mais maintenant, l'arbuste aura-t-il la chance de produire ne serait qu'un bon fruit? Juteux, sucré, mielleux même, simplement afin de profiter du moment où l'on en mange, de le savourer sans vergogne. Le fruit du bonheur, du plaisir, d'un sourire?

Malagar fouilla dans son sac, et saisit un linge. Il hésita. Peur de brusquer celle qu'il surveille depuis maintenant deux jours, et deux nuits. Elle devait se réveiller d'elle-même. Mais pendant ce temps, il fallait que quelqu'un soit là. Et il le savait. Et cette personne avait des choses à se faire pardonner. À faire oublier. Il fronça des sourcils, et grimaça, avant de mettre toute son attention sur la délicatesse du geste qu'il allait effectué. Doucement, il épongea le front de Stazya des sueurs froides qui perlait pendant son sommeil. Ensuite, pour les larmes coulant doucement le long de ses joues. L'opération était souvent à recommencer. Puis, elle était prit de tremblements de temps à autre, et interrompait son travail minutieux le temps que cela cesse. Après quelques épisodes, il saisit sa cape noire hivernale, doublée et confortable, avant de la glisser tout doucement sur elle. La chute était amortit par l'air, qui fait en sorte de faire un atterrissage en douceur sur la protégée. Doucement, sans être brusquée. C'était dur, très dur à observer. Il devait conserver son sang froid. La mission devait être accomplie sans anicroche. Éponger, essuyer. Pareillement.
Elle était passée par là, elle aussi. Elle avait endurée ces épisodes. C'était fastidieux. Difficile...

- Vivement que tes cauchemars prennent fin
, murmura Malagar, pendant qu'il répétait les soins sur le visage de la jeune Osamodette.

C'était fastidieux, difficile...

Difficile de voir souffrir un être à qui l'on tient tellement, à la fin.

Revenir en haut Aller en bas
Malagar
Exilé



Nation : Bontarien
Messages : 1250
Age : 26
Conjoint (e) : Gnu...
Localisation : Dans... ''une planque'' *trodark*
Métiers : Maitre Pêcheur - Maitre Poissonnier
Humeur : Méfiant.

Le Veilleur Empty
MessageSujet: Re: Le Veilleur   Le Veilleur Icon_minitimeSam 28 Nov - 8:53

Le soleil était en train d'amorcer sa chute du ciel, les rayons oranges parvenant sur toute la côte de l'île d'Otomai. Tout du monde, l'Arbre Hakam était tellement gigantesque que les habitants du village de la Canopée avait accès aux couchers et aux levés de l'astre jaune à chaque fois, échappant ainsi à la cruelle obscurité de la Jungle Sombre, beaucoup plus bas.

Malagar regardait le jour tiré sa révérence tranquille, les cernes très évidentes à voir. Trois jours complets, et elle ne s'était pas réveillée encore. Soixante-douze longues heures, pénibles... Cruelles. Il ne s'était pas endormi, même pas cligner de l'œil dans l'espoir d'un rêve aussi rapide qu'une Dragodinde hyperactive. Il était toujours concentré, mais avait de plus en plus de mal. Mais il se dit, comme motivation, qu'elle allait bien finir par se réveiller dans un moment. Ça devenait presque un rictus inconscient. Être privé de sommeil pendant aussi longtemps, le grand Iop l'avait déjà enduré par le passé. Mais les traces des jours passés lors de sa captivité dans une cellule de torture à Brâkmar avait été masqué, oublié. Enfermé dans un coffre parmi tant d'autres. Certes, il avait mis la main sur les grandes lignes, mais il ne pouvait se souvenir en détail de tout ce qu'il avait pu encaisser durant cette sombre période.

Lorsqu'un individu manque de sommeil, tout son système biologique en est perturbé. Le mental en premier. Le roc expressif de son visage, la dureté des nerfs avait fait place à beaucoup d'expressions faciaux, de la nervosité... La peur. Oui, la peur, sentiment souvent réprimé par les fiers guerriers du Dieu Courageux. Sentiment traduisible en une imagination subtile d'un évènement redouté. Peur de la perdre. Il avait de plus en plus de mal à se contenir. Il voulait qu'elle se réveille. Car oui, elle était vivante, mais pas de la manière dont Malagar aurait souhaité.

Trois soleils différents avaient passé, à entendre les gémissements, à la voir tremblée, pleurée... Trois lunes, à la voir se battre contre ses cauchemars, ses démons internes, en souffrait de plus en plus à chaque nuit. Autant de souffrance, de tristesse... Il eut une pensée soudaine, envahissante, mais pourtant juste. Tout ça... Tout ça lui rappelait certaines scènes. Cauchemars fait des nuits durant, cette expression combattive désespérée, ces tremblements, ces... Larmes. Le déclic fut rapide. Il se reconnaissait presque dans tout cela. Il failli chaviré, mais il se ressaisit de justesse. Cependant, il ne put empêcher un sourire triste, ainsi qu'une goutte saline de s'échapper hors de la zone neutre, la zone de la maitrise.

La goutte se fraya son chemin, et tomba... Lentement. Il vit la goutte s'écrasée sur une surface douce, mais torturée. La larme venait de tomber au milieu du front de Stazya. Il réalisa soudain qu'il s'était incliné vers l'avant, le visage distant, mais aligné à la tête de celle-ci pendant qu'il pensait à tout ceci. Il se recula doucement, un expression de surprise entremêlé d'un choc sentimental accroché au visage du Gaulmien. Il figea l'espace d'un instant. Quelques longues minutes passèrent. Les questions défilèrent, la fatigue pesant dans la balance, sans cesse dans l'esprit torturé du Iop. Il se recentra sur ce qu'il devait faire. Prendre soin d'elle.

Il mouilla un linge humide dans une petite bassine, et tordit. Il remarqua rapidement que lui aussi, il tremblait. Nervosité. Réprimant ce facteur, il amena ce linge, et continua d'éponger sur son visage les larmes et les sueurs froides et maladives qu'elle émettait. C'était devenu presque une routine, pour lui. Mais satisfaisante, car il savait qu'il rendait service. Éponge, essuie, mouille, tord. Un demi-sourire de compassion se glissa.
Éponge, essuie, mouille, tord. Ce trait persistait, les yeux se mouillèrent.
Éponge, essuie, mouille, tord. Une larme s'échappa encore. Puis deux. Rétention. Éponge, essuie, mouille, tord. Pause marquée. Tord. Ses yeux étaient braqués sur elle, déconcentré. Éponge... Il dégageait une mèche de cheveux du front de la jeune femme...

Observation, interruption. Il se surprit en train de caresser la joue de la jeune femme du revers de sa main.

La routine allait finir par lui faire perdre la tête.
Résister. Il devait.

Revenir en haut Aller en bas
Malagar
Exilé



Nation : Bontarien
Messages : 1250
Age : 26
Conjoint (e) : Gnu...
Localisation : Dans... ''une planque'' *trodark*
Métiers : Maitre Pêcheur - Maitre Poissonnier
Humeur : Méfiant.

Le Veilleur Empty
MessageSujet: Re: Le Veilleur   Le Veilleur Icon_minitimeLun 30 Nov - 2:06

Le soleil s'était levé comme à chaque matin, cherchant à atteindre le sommet du milieu de journée. Quelques nuages s'étaient formés entretemps, mais rien de menaçant. Les rayons faisaient leur bonhomme de chemin, jusqu'au visage de Malagar.

La fatigue l'avait grandement atteint. À le regarder, lui et une goule feraient probablement l'issue d'une photo de famille, tellement l'air qu'il arborait était ressemblant. Ses yeux, absent de toute trace de pupilles, avait cependant finit par révéler la gravité du manque de sommeil du Veilleur. Ils étaient parsemés de multiples nervures et striures rouges au alentour du centre de ses globes oculaires, cependant dégagé en ce même milieu. Les cernes étaient énormes, et la façon qu'ils tiraient la tête de Malagar vers le bas montrait sans aucun doute qu'ils devaient être encore plus lourd qu'un Guerrier Zoth. Manifestement, il était méconnaissable, ou presque.

Les traces des nombreuses giffles qu'il s'était donné afin de rester réveillé avait disparu, fort heureusement. Tout le monde le sait, la douleur est un puissant stimulant, mais cependant de courte durée. La meilleure méthode serait sans doute le sommeil, mais le Iop l'avait vraisemblablement ignoré pendant tout ce temps. Tout de même, la sixième aube se dessinait sur le ciel. Tirok le sentait lui aussi, et semblait gémir de tristesse, à la simple vue de son maître pourtant vaillant. Ce n'était prudent, et pour cause. À force de rester éveillé, ça allait finir par le tuer. Son corps n'oubliait pas de lui rappeler. Mais le caractère borné dans les situations qu'il juge de crise majeure de Malagar était presque légendaire, mythique même. C'était stupide de se battre comme cela. Mais stupidité et Iop rimant bien ensemble, cela ne faisait aucun doute.

Le pauvre avait peine à soulever le linge, les muscles endoloris par les incessantes répétition qu'il faisait subir, à force de prodiguer des soins à l'Osamodette. Un mal de crâne puissant l'avait saisi, mais il continuait sans relâche, sans pause, mais il devenait de plus en plus lent, de plus en plus faible. La bête que représentait le sommeil était invincible, et étalait sa domination sur l'homme courageux au fur et à mesure. Il ne savait pas, il ne voulait pas. Mais il allait perdre le combat, déjà annoncé dans le ciel que c'était qu'une vaste perte de temps. Mais il refusait d'y croire. Pas maintenant.

- Je dois... Continuer... Je dois... Résister, gnnnn, débita-t-il, faiblement, comme s'il était rongé de l'intérieur.

Sa tête bourdonnait, et la pression sur ses tempes était insupportable. Il gémit, tout en trempant son linge comme il le faisait depuis 5 jours. Il tordit, avec énormément de mal. Dans cette état, un Mostiko l'aurait probablement vaincu dans un duel acharné. Ses bras devenaient trop lourd pour lui. Nouveau bourdonnement. Il faillit s'écraser, tenant à peine sur ses deux jambes.

- Non... Pas maintenant, je dois finir... Le travail, marmonna-t-il, d'une voix rauque.

Il rassembla toute ses forces restantes pour lever son bras droit en direction de Stazya. Elle tremblait encore. C'était devenu un véritable cauchemar éveillé. Le désespoir le rongeait aussi, mais il croyait encore être capable de tenir. Une pression plus violente le fit vasciller. Le temps lui manquait.

- Encore un effort, bon sang.

Il posa le chiffon usé par toute cette maintenance sur le front de la jeune femme, et le passa lentement. Il était froid au touché, s'en devenait désagréable pour le protecteur. Il saignait presque des oreilles tellement sa tête bourdonnait. Il se sentait quitter. Il fut prit de panique. Il levait une nouvelle le chiffon, le serrant anormalement fort. Second souffle. Il profita de ce court laps de temps pour essuyer les nouvelles larmes avec une extrême difficulté. Il tremblait, de plus en plus. Ses yeux fermaient, lentement, la douleur cervicale s'avérant très insistante.
Il jeta le linge derrière lui, dans un dernier effort.

- J'ai fait ce que j'ai... Pu... Pardonne-moi, je n'ai pas été à la...

Il fut interrompu par une chute au sol, s'effondrant lourdement. Il avait atteint ses limites. Il était maintenant couché sur le sol, quelques poces non loin de l'Osamodette.

- ...Hauteur, lança-t-il dans un dernier soupir.

Ses yeux se fermèrent, paisible. Il dormait.
Le sommeil venait de le vaincre.

Une autre défaite.
Revenir en haut Aller en bas
Malagar
Exilé



Nation : Bontarien
Messages : 1250
Age : 26
Conjoint (e) : Gnu...
Localisation : Dans... ''une planque'' *trodark*
Métiers : Maitre Pêcheur - Maitre Poissonnier
Humeur : Méfiant.

Le Veilleur Empty
MessageSujet: Re: Le Veilleur   Le Veilleur Icon_minitimeLun 7 Déc - 1:50

7 Descendre. Le 7e jour s'était levé. La vague de chaleur semblait s'attenué de plus en plus. Et cela faisait l'affaire de Malagar.

Depuis sa dernière expérience, il avait beaucoup apprit. Maintenant, son sommeil était plus régulier. Il était rassuré, il ne s'en faisait pour rien, finalement. Somme toute, sa vie était presque normale... À un détail près. Elle était toujours alitée, son état n'allant pas en s'améliorant. Stable, mais toujours précaire.
La routine s'était installée peu à peu, se permettant même des lectures, et un peu d'écriture dans son journal de bord. Chose qu'il n'avait jamais vraiment fait dans le passé, mais à défaut de tuer des Trools, des Mulous, et autres bestioles provenant du sombre imaginaire d'Otomaï, il tuait le temps. Cela en disait long, et, étonnament, les journées passaient plus vite, selon un certain point de vue.

Mais qu'avait-il dans ce fameux journal de bord? Simple. Ses états d'âmes, ce qui arrivait. Au final, pas grand chose, mis à part quelques épisodes de chasse à l'homme entre Bouboule et Tirok, sans compter ses nouvelles séances de jogging matinaux avec le Craqueleur, et les grillades avec le Dragonnet rouge pour les repas du soir. Bien sûr, il n'allait jamais bien loin, bien longtemps. Seulement pour chasser le Poolay sauvage. Bête farouche, dangereuse, mais tellement délicieux en brochettes. Et puis, les tresses de celui-ci valaient une petite fortune sur le marché Amaknéen. Mais il y avait aussi, dans ce carnet un peu terne, des multiples répétitions sur les objectifs qu'ils s'étaient fixés, et même, quelques divagations, et le sujet de ses rêves. Sans nul doute, il s'agissait plus d'un journal intime qu'un journal de bord. Heureusement que les bêtes ne savaient pas lire. Du moins, tous sauf le petit Crocodaille de Malagar, vachement futé... pour un Crocodaille.

Et puis, la tournure des évènements avait inexplicablement changé, un coup du destin un peu brutal. En discutant avec Woh', un doute s'était installé dans son esprit concernant une de ses protégées. Noirdencre. Le ton détâché de Wohptinssa pendant leur conversation wadio à propos de la Sramette, ainsi que le fait qu'il la qualifiait de ''Margareth deuxième version'' concernant une certaine histoire avec Jeth Kaslagel dont Malagar ignorait les circonstances, lui avait la puce à l'oreille. La jalousie maladive de Woh' avait refait surface, vraisemblablement. Et elle était en danger. Ce ne fut d'ailleurs que le lendemain, que ses soupçons furent confirmés : Un Pandawa lui avait annoncé qu'elle était à l'hôpital. Mais il apprit aussi que Calyma était dans le coup, mais à son propre compte. Le compte avait commencé, et le temps pressait.

Mais toutefois, il fut très prévoyant sur ce coup, prévenant son arrière-grand-père de la situation avant même que Nexty lui confirme la nouvelle via une courte lettre cachettée. Et l'intervention fut rapide. Engor avait une solide connaissance de l'alchimie, et se spécialisait dans les contrepoisons et remèdes non-orthodoxes. Il avait de la chance de l'avoir. Et évidemment, tout se déroula sans anicroche, ou presque. Mais heureusement, elle fut sauvée à temps. Par contre, le Veilleur n'aurait jamais prévu ce qui allait suivre.

Elle avait trouvée l'endroit où il gardait un œil sur Stazya, avec l'aide du vieux. Devant les circonstances, il n'eut d'autre choix, après quelques insistances de Noirdencre, que de révéler ce qui se passait véritablement avec lui, de son absence à la Taverne, ainsi que la raison de sa disparition. Il n'avait rien omit. Controversé dans son esprit, voulant garder ça pour lui, mais d'un autre côté, il ne pouvait pas l'empêcher de changer d'idée. Ce qu'elle voulait, c'était de monter la garde... Avec lui. Étrange, en soit. Enfin, pour Malagar tout du moins.

Bien qu'il n'arrivait pas à s'y faire, un peu de compagnie autre qu'animalière était le bienvenue en ces temps de solitude. De plus, sa wadio commençait à flancher à cause de l'humidité ambiant. Une partie de cartes, quelques conversations... Rien de plus. Rien de moins.

7e jour. 7 Descendre. Deuxième journée en compagnie de Noirdencre.
Mais savait-il que l'attente allait être plus longue? Combien de temps il allait devoir endurer les éléments, ainsi que la douleur, juste pour tenir tête au temps, aux probabilités?

Il n'en savait rien. Et c'est tant mieux.
Responsabilités.
Rigueur.
Espoir.


Dernière édition par Malagar le Jeu 10 Déc - 16:27, édité 1 fois (Raison : Modification de l'espace-temps (Shazam))
Revenir en haut Aller en bas
Azariel
Fondateur
Azariel


Messages : 912
Métiers : Sculptemage de batons, cordomage, joaillomage, maitre bucheron

Le Veilleur Empty
MessageSujet: Re: Le Veilleur   Le Veilleur Icon_minitimeMar 8 Déc - 3:58

Comme tout le monde sait, Azariel était tavernier du Poney qui Tousse. Cette position très respectable avait pourtant le gros désavantage de l'occuper la plupart du temps ce qui l'empêchait d'exercer ses autres métiers. Or, ces deux derniers jours, les clients s'étaient fait rares et il avait eu l'occasion, enfin, de travailler son bucheronnage.

C'est donc après une rude et longue journée de labeur dans la forêt qu'Azariel rentra dans la taverne. Encore une fois il lui sembla très vite évident qu'un coup de balai s'imposait. La crasse de ces deux derniers jours commençait à devenir apparente et le sol était partiellement recouvert de traces de boue, de poussière et de boissons renversées. C'est donc avec une certaine lassitude et une grande fatigue qu'il se dirigea vers le placard à balais.

En attrapant le premier balai du lot (et oui, il en avait toute une collection), il tressailli et grimaça de douleur. Ses mains étaient recouvertes de plaies et d'ampoules, vestiges désagréables de son travaille de bucheron. Il posa donc le balai en attrapa une feuille accrochée au dos de la porte du placard.

"Rotation des Miliciens et Taches Ménagères"

Il la parcoura brièvement et compta les noms sur ses griffes. Il regarda la liste de ceux qui avaient fait leur part et remarqua un vide assez imposant. Malagar n'avait pas signé depuis quelques temps le registre annonçant qu'il avait fait sa part du travail. Généralement touts les Miliciens signaient même si le travail n'était pas fait. C'était en quelques sortes une routine journalière, une petite danse collective qui servait plus à savoir qui fréquentait la taverne qu'à savoir à qui s'était le tour pour le ménage.

Un doute lui vint à l'esprit.

Reposant la feuille sur son clou, il alla trifouiller des papiers dans son bureau. Le nom de Malagr, ou plutôt l'absence de son nom lui avait mis la puce à l'oreille et il vérifiait maintenant les registres du bar. Encore une fois Malagar n'avait pas l'air d'avoir mis les pieds dans la taverne depuis quelques temps et cela commençait à l'inquiéter.

Le fait (presque normal lui aussi) que la plupart des Miliciens devaient de l'argent pour la boisson n'était même pas ce qui troublait notre ami écaflip. Malagar ne manquait pourtant jamais une occasion de venir boire une bière le soir afin de se vanter de ses réussites de la journée auxquelles Azariel prêtait une oreille et accordait une mine qui semblait dire "oui c'est bien mais je ne t'écoute pas vraiment car j'm'en fout un peu quand même". Et cette absence soudaine démontrait qu'il y avait un problème.

Vérifiant la chambre du Iop, Azariel confirma ses doutes: le lit était encore en ordre et les bagages étaient là, mais son odorat félin lui indiqua que personne n'était rentré dans la pièce depuis quelques jours.

Il sorti et se dirigea vers le bar. Là il retrouva un client, habitué de la taverne, et lui demanda:

"Hey, t'aurais pas vu Malagar? Il semble manquer à l'appel!"

D'une mine inquiète il scruta les autres personnes présentes, espérant vainement y voir le visage de son ami...
Revenir en haut Aller en bas
Chymes/Sonaë
Pandalol
Chymes/Sonaë


Nation : Bonta
Messages : 4091
Age : *ne dit jamais le vrai, de toute façon*
Conjoint (e) : Non, merci
Localisation : Dans Tonkult :C
Métiers : Joaillemage, chasseuse
Humeur : Joueuse

Le Veilleur Empty
MessageSujet: Re: Le Veilleur   Le Veilleur Icon_minitimeMar 8 Déc - 8:31

Pour la première fois depuis trois semaines, la craette était juchée sur le toit de la Taverne et retrouvait la sensation de sécurité qu'apportait une position haute. Elle scrutait ainsi l'horizon, assise en tailleur, immobile, la main sur la dague. Elle se doutait bien que personne ne viendrait de jour pour les attaquer, personne ne serait assez stupide pour ça. Pourtant, son ventre rond et les regards qu'il attirait lui donnait l'impression d'avoir changé, de la même façon que la manière dont on la considérait maintenant. Et puis sur le toit, Calyma ne s'y trouvait pas, ce qui ne pouvait être que positif...

Elle vit Aza arriver avec un air fatigué, et grimaça aussitôt. Elle détestait le voir comme ça, parce que son humeur maternelle était encore plus pressante ces temps-ci, et ensuite parce que l'humeur de son époux lui déteindrait forcément dessus. Avec un soupir, elle se leva précautionneusement et trottina jusqu'au bord du toit et se laissa tomber sur les bottes de paille qu'elle avait empilées exprès. Elle fit le tour de la Taverne, sans se presser, direction la porte. Elle la passa juste après son époux. Elle le vit entrer dans l'arrière-boutique et ressortir l'air préoccupé. Il s'inquiétait pour Malagar, manifestement. Elle fronça les sourcils, et ferma les yeux. Maintenant qu'il en parlait, ça faisait un certain temps qu'elle n'avait pas détecté son bazar émotionnel particulier. Combien de temps ? Fichu faible esprit humain...

Elle regarda son mawi sans un mot. Elle n'en savait rien non plus.

[Hop, le post qui sert à rien §]
Revenir en haut Aller en bas
http://www.chymaille.fr
Stazya
Pilier de Taverne
Stazya


Messages : 142
Age : la vingtaine
Conjoint (e) : un souvenir
Localisation : enfermée dans son propre corps

Le Veilleur Empty
MessageSujet: Re: Le Veilleur   Le Veilleur Icon_minitimeJeu 10 Déc - 7:12

[Je pensais pas compter les jours en vrais jours... du coup, je suis un peu bloquer avec 16 jours là... je sais pas du tout comment je vais expliquer ça, ni comment me sortir de là...]
Revenir en haut Aller en bas
Malagar
Exilé



Nation : Bontarien
Messages : 1250
Age : 26
Conjoint (e) : Gnu...
Localisation : Dans... ''une planque'' *trodark*
Métiers : Maitre Pêcheur - Maitre Poissonnier
Humeur : Méfiant.

Le Veilleur Empty
MessageSujet: Re: Le Veilleur   Le Veilleur Icon_minitimeJeu 10 Déc - 8:38

EDIT : [Pour des soucis techniques, je modifie le dernier RP. Sinon, il y a impasse]
Revenir en haut Aller en bas
Engor
Vieux croûlant
Engor


Messages : 8
Age : Pardon?
Conjoint (e) : Ses années passées
Localisation : Chez Malagar (wut?)
Métiers : Alchimiste
Humeur : Hyperactif

Le Veilleur Empty
MessageSujet: Re: Le Veilleur   Le Veilleur Icon_minitimeVen 11 Déc - 2:10

7e jour. C'était la matinée, encore, et de surcroit, c'était le meilleur moment pour s'adonner à une tradition Sadida fort contagieuse... La grasse matinée. Mais pourquoi l'avoir appelé ainsi? Sûrement parce que cette pratique donnait des bourrelets et des réserves à la longue, les preuves les plus accablantes étant les poignées d'amour accompagné de tiroirs d'amour des Sadidas, ainsi que des... hum... réserves anti-famines somme toute de bonne proportion pour les Sadidettes. Mais là n'est pas la question, car le temps où il reluquait encore les filles qui passaient près de lui est trèèèès loin derrière lui. Cette habitude de la grasse matinée n'affectait pas le métabolisme vieillisait, mais encore très fort du vieil Enutrof. Ce n'était pas de la graisse qu'il accumulait, mais seulement quelques heures supplémentaires de sommeil, et ce, une fois par semaine. Il en avait bien besoin d'ailleurs.

Il se réveilla en sursaut. Engor n'avait pas ralenti depuis les nombreuses dernières années. Il était toujours aussi nerveux, réactif... Et rapide. Ça n'avait presque aucun sens. Comment qu'un Enutrof comme lui pouvait bien ne pas souffrir d'arthrose, de tendinites, et de toutes les maladies qui viendrait à bout normalement d'un vieux débris en quelques années? Mystère. Mais pour cette faculté d'être encore aussi actif à son grand âge, il s'était attiré des jalousies, et quelques ennemis au sein de l'hospice. Prenons par exemple ce cher Georges, qui ne peut pas quitter sa chaise berçante puisque qu'il risque de se fracturer la hanche seulement en levant une fesse pour laisser aller un gaz. Il aimerait bien être capable de péter sans que ça lui fasses mal. Ou encore, de cette vieille Gertrude, qui a tellement de plis qu'elle a l'air d'un escalier de frêne à qui il y aurait quelques marches de trop. Ou finalement, Oto Mohbyl, qui semble avoir avoir la consistance d'une Dégelée tellement qu'il a de peau pendouillante sous ses bras et sous sa gorge. Clairement, Engor est l'ennemi numéro un des habitants de l'hospice d'Astrub.

- GAAAAAHH! MALAGAR! J'AI RÊVÉ QU'T'AVAIS UN' TRONCH' D'BWO...

Peine perdu, il était seul. Seul à squatter la demeure Sufokienne de son descendant depuis une semaine. Même pas un sousouris s'était aventuré dans la modeste demeure, qui, pourtant, avait coûter une petite fortune. Il soupira.

- ...M'manqu', c't'mioch'. D'ailleurs, j'm'demand' c'qui s'pass' avec la petit' Sramett' qu'j'ai guidé à lui...

Non pas sans surprise, du moins pour lui, mais imprévu pour le colosse de Gaulmes, le vieil Enutrof avait reconduit une jeune femme sur l'île d'Otomaï, pour ensuite la mener directement devant l'endroit où Malagar se situait réellement, directement dans les sommets de l'arbre Hakam, dans le village de la Canopée. Malagar avait fait appelle aux talents du vieil homme énergique afin d'aller traiter le problème de Noirdencre ; Un empoisonnement. Il avait un talent immense, et était pratiquement une encyclopédie sur jambes. Mais sans doute que la jeune Sramette devait se sentir ''redevable'', vu l'insistance de celle-ci pour la conduire auprès de son descendant. Il n'avait pas refusé, loin de là. Et puis, ça lui faisait un coup de jeune, d'accompagné ne serait-ce qu'un simple moment une jeune fille pleine de jeunesse... Enfin comme dirait Engor, tout du moins, lui et ses expressions bizarres. Du coup, la solitude précaire dont il souffrait en l'absence de son bouche-trou de Malagar (Comme c'est actuellement, demandez au principal intéressé) s'était dissipé l'espace de cet instant. Et puis, la récompense fut belle. Non pas un sac de Kamas dont son petit côté Enutrof aurait souhaité, mais un chaleureux merci, dit avec sincérité. Ce fut nettement suffisant pour le vieux, qui alla squatté pendant quelques heures une maison avoisinante l'endroit où il avait reconduit Noirdencre. Un petit roupillon, c'est jamais de trop, comme on dit, même dans un lit qui n'est pas vôtre. Et puis, la maison était vacante, à quoi bon se soucier?

Par contre, peut-être ne savait-il pas qu'elle n'était resté qu'une journée et quelques heures, avant qu'elle retourne sur le continent Amaknéen, pour revenir par la suite avec peut-être de nouvelles provisions de boissons fraiches, et que, par la suite, quelques heures plus tard, qu'elle était vraiment partie de l'endroit, avec l'intention de revenir. Mais dans sa tête, le fait que son ''gros bébé qu'il adoreuh'' soit en charmante compagnie lui accrochait un de ces sourires un peu bizarres quand il y pensait. Mais n'allez pas croire que c'est un vieux pervers, loin de là. Cela lui faisait simplement rappeler ses aventures de jeunesse, là où il voyageait et combattait activement. C'est encore le cas aujourd'hui, mais on peut soutirer les conquêtes féminines de la liste. Maintenant, place aux jeunes, quoi, même si ça lui dérangeait un peu de ne pas être de ce genre de partie.

- Il n'est pas revenu... C'trist', mais avec la p'tit' dam' qui l'accompagn', risqu' pas d's'ennuyer, s'exclama-t-il, avant de glousser d'un rire, seul dans la maison. Et puis... J'vais peut-êtr' lui rendr' visit'... Demain? Naaaaaaaaaaaah, il voudra sûrement pas, c'petit cachotier. Veiller sur un' fill', mais pas sur son beau et grand et fort... Vouais. Moi. C'est d'l'ingratitud', j'vous dit!

Un silence, l'instant qu'il reprenne son souffle de ce gigantesque monologue à peu près inutile et qui le ferait passé pour sénile s'il avait été en compagnie de personne. Mais il ne s'en préoccupait guère. Mieux valait parler seul, que... Ouais.

- Un' semain', quand mêm', et pas d'lettr', pas d'tofu, pas d'gâteau... Hhhhhmmmm, gâteaauuu... AH! EUH! j'divagu' moi. J'crois qu'j'ai faim. Euh, non! J'ai envie d'cour... Non! GAAAHH! Qu'd'possibilités! J'paniqu'! Et pourquoi pas...

Laissons le vieux à son monologue. Pour l'instant, la journée se profile très lentement... Pour une fois. On aurait presque dit que le jour était plus vieux que Engor lui-même. Uhe tortue. Une chenille, un... Ouais. Mais en bref, cette journée allait sûrement changé quelque chose dans la vie de quelqu'un, quelque part... Mais, cette personne était relativement connu de l'esprit du vieil Enutrof... Le savait-il? Mais non, voyons... Ce n'était qu'un Enutrof, après tout, pas un voyant avec la boule de cristal magique.
Un jour déterminant car le chiffre sept est sans doute le favori de tout les Enutrofs d'Amakna. Sûrement en raison qu'il s'agissait d'un chiffre chanceux. La chance d'Enutrof allait frapper, sans doute, et elle allait frapper autre chose qu'un Enutrof...

Faudrait pas qu'il se brise une hanche, non?

[hrp : Bah voui. L'action est maintenant figé au 7e jour. Pourquoi. J'sais pas, mais ça sonnait bien. Les journées ne feront pas de jour. Comment j'ai fait pour changer l'intervalle de jour? Demandez au Xélor que j'ai mendatté, j'en sais rien moi :] ]


Dernière édition par Engor le Ven 11 Déc - 7:13, édité 1 fois (Raison : Modification de la 1ère phrase du 4e paragraphe, afin de corriger le contexte, qui était erroné (Mes excuses).)
Revenir en haut Aller en bas
Malagar
Exilé



Nation : Bontarien
Messages : 1250
Age : 26
Conjoint (e) : Gnu...
Localisation : Dans... ''une planque'' *trodark*
Métiers : Maitre Pêcheur - Maitre Poissonnier
Humeur : Méfiant.

Le Veilleur Empty
MessageSujet: Re: Le Veilleur   Le Veilleur Icon_minitimeJeu 17 Déc - 2:05

L'astre jaune qui représentait le jour avait presque atteint son zénith. C'était presque l'heure du déjeuner, et l'estomac de Tirok, avec la précision d'une horloge Xélor, ne manqua pas d'alerter celui-ci. Il claqua ses mâchoires, en regardant son maître, un peu plus loin. L'occasion était rêvé d'aller choper une truite dans la réserve de celui-ci. Mais, par instinct, il savait qu'il n'était pas dupe. Du moins, pour un Iop. Il alla se poster à ses pieds, et des petits bras, ornés de chacun trois doigts, vinrent tirer légèrement la tunique de son maître.

Malagar regarda son Crocodaille de compagnie. Après si longtemps, jamais il n'aurait pu imaginer que son fidèle compagnon d'autrefois reviendrait à ses côtés, surtout après le terrible accident avec le sabot du Minotoror, lors d'un affrontement imprévu. Heureusement pour lui, Osamodas avait cru bon apporter aux maîtres de familiers de ce monde une invention extraordinaire : La poudre de résurrection. Bref, tout était comme à la bonne vieille époque pour lui et son inhabituel compagnon de route. Il souria brièvement, avant de sortir une truite bien dodue qui fit immédiatement saliver Tirok, et le lui lança. Celui-ci ne fit pas de quartier, le dévorant littéralement. Le Iop tourna la tête vers autre part.

La vie allait bon train, sauf à quelques détails près. Du fait que leur maîtresse ne soit pas en état de s'occuper d'eux, il avait hérité d'une sacrée tâche. S'occuper du Craqueleur, de Bouboule le Bouftou, ainsi que le dragonet rouge de l'Osamodette. Une tâche qui, visiblement, n'est pas vraiment prédestiné à un Iop, surtout à un fier guerrier de sa trempe. Mais du coup, il devait en accepter les conséquences du fait qu'il avait décidé de rester aux côtés de la jeune dresseuse de bestioles, ça venait avec.

- Non, y'aura pas de course à pied aujourd'hui. Je sais que ça va finir que tu vas te plaindre, et que tu vas du coup supplier que je te porte sur mes épaules. C'est comme ça à chaque jour...!

Le solide gaillard croisa les bras, en tappant du pied. Le Craqueleur haussa les épaules, et pointa ses pieds, en lâchant un grognement plaintif. Malagar soupira de plus bel.

- Arrêtes de te plaindre d'échardes... T'es en GRANITE, j'te signale, répliqua tout de suite le Iop, en haussant un sourcil.

Un quotidien à côtoyer des créatures, ça change quelqu'un. Même Malagar. Du coup, l'aurait fallait qu'il ait simplement une paire de cornes, un fouet, et la maîtrise des bestioles, et il serait un disciple d'Osamodas à coup sûr. Mais dans les circonstances, il éprouvait de la difficulté à bien contrôler les situations cocasses, comme les chasses continuelles que se livraient Bouboule et Tirok, et qui causaient un désordre sans précédent.

Sauf pour la brêve présence de Noirdencre, Malagar n'avait été en contact qu'avec les créatures de Stazya, et le visage de Stazya, toujours sous les couvertures depuis le début de la semaine qui tirait maintenant à sa fin. Du coup, il parlait... Avec les familiers, ce qui en disait long sur son état de manque de contact humain. Mais aussi, depuis que la Sramette était partie à son tour, il parlait aussi à l'Osamodette. Un espoir, quoiqu'un peu bizarre, lui faisait croire qu'elle pouvait sûrement l'entendre même si elle n'était pas consciente de son environnement, du fait qu'elle soit endormie.

Malagar alla s'asseoir aux côtés de la jeune femme une fois de plus, en continuant de faire son monologue.

- Tu vas voir, tout va s'arranger, Stazya... Il est presque l'heure du déjeuner, et voilà qu'ils commencent à manger. Tu devrais les voir, c'est... particulier. Je ne pensais pas que vivre avec ça était particulier, et...

Et il ne s'arrêta pas.
Mais du coup, est-ce qu'elle l'entendait réellement?
Revenir en haut Aller en bas
Stazya
Pilier de Taverne
Stazya


Messages : 142
Age : la vingtaine
Conjoint (e) : un souvenir
Localisation : enfermée dans son propre corps

Le Veilleur Empty
MessageSujet: Re: Le Veilleur   Le Veilleur Icon_minitimeVen 18 Déc - 17:04

Le sommeil était devenu plus profond, et peu à peu, pourtant, elle reprenait conscience. Elle savait qu'il était là. Elle ressentait sa présence. Elle l'apaisait et lui donnait du courage. Elle était persuadée qu'il se trouvait là. Elle aurait même pu jurer qu'il l'avais effleuré. Mais ils n'étaient pas seuls. Elle essayait de lutter, mais cela devenait difficile. Les mots de Malagar sonnaient comme de brefs encouragements à ses oreilles. Mais cela n'était pas suffisant.

Il était temps. De longues journées s'étaient écoulées. Des semaines, des mois, puis des années. 22 années a attendre que son enveloppe charnelle puisse enfin l'accueillir. Un corps, deux esprits. Un fort, et l'autre plus faible à ce jour. Le moment idéal pour prendre le pouvoir.

Stazya trembla, une dernière fois, et ouvrit les yeux. Son expression n'était plus la même. Elle avait l'air endurcie. Ses pupilles étaient rouges, son regard beaucoup moins doux. Elle se tourna lentement, et se redressa sur sa couche. Un regard sur la droite lui permis d'apercevoir un disciple iop. Elle ne s'attarda pas sur lui bien longtemps. D'un geste souple, elle se leva et épousseta sa tunique. Elle y trouva un blason, avec une inscription. D'un mouvement de poignet, elle le détacha et le laissa tomber sur les couvertures. Puis elle glissa la main dans ses cheveux pour les remettre en place. Un geste assez inattendu. Un geste qu'elle n'avais jamais fait. Pour la première fois, elle ne garda pas ses cheveux ébouriffés. Sans prendre le temps d'adresser un seul mot à cet homme qui lui était familier, elle sauta de l'arbre pour retomber avec agilité sur la terre ferme. Elle enfourcha la dragodinde et pris les reines en main. Elle les tenait très courtes, ce qui surpris cette dernière. Elle poussa un braillement et se cambra en signe de désapprobation. Un
coup de talon dans les flancs suffirent, elle partit au galop entrainant Stazya loin de ses lieux.

Il était grand temps de voir ce monde d'un peu plus près. Beaucoup de choses semblaient changées. Mais avant tout, elle devait mettre la main sur les descendant de son sous-fifre. Des instructions avaient été données. Elle se rendit donc à la Taverne de la Misère. Elle y laissa un parchemin, bien mis en évidence. Dessus, des mots imprononçables, certainement une langue inconnue, ou bien un code que seule ses inventeurs pouvaient comprendre. La seule chose lisible était la signature : Zakhar.
Revenir en haut Aller en bas
Malagar
Exilé



Nation : Bontarien
Messages : 1250
Age : 26
Conjoint (e) : Gnu...
Localisation : Dans... ''une planque'' *trodark*
Métiers : Maitre Pêcheur - Maitre Poissonnier
Humeur : Méfiant.

Le Veilleur Empty
MessageSujet: Re: Le Veilleur   Le Veilleur Icon_minitimeSam 19 Déc - 3:00

Malagar ne voyait plus le temps défilait. Il était passé midi, en ce temps. Mais tel un véritable moulin à paroles, il ne s'était pas arrêté de décrire à haute voix ce qui s'était passé dans les sept jours qu'elle avait manquée. Et avec vigueur.

Puis... Le moment tant attendue se produisit. Elle avait ouvert les yeux! Une déferlante de joie traversa le Iop instantanément, et un grand sourire éclaira son jeune visage plein d'espoir. Enfin, l'attente était terminée pour lui. Il avait fait ce qu'il avait à faire, et Stazya l'Osamodette avait l'air en bonne position pour reprendre ses activités quotidiennes à la Milice Écarlate.

- Stazya! Je suis tellement content de te voir sur pied!


Elle se redressa, mais avec quelque chose de nettement différent qu'à l'habitude. Malagar s'en soucia guère. Ce qui l'importait, c'était son bien, après tout. Elle croisa son regard.
Soudain son sourire de dissipa à la même vitesse qu'une Dragodinde en plein sprint.

- ... Stazya?


Elle ne souriait pas. Il n'y avait pas de tendresse dans ce regard. L'expression qu'elle avait sur son visage était aussi ferme que le granite du Craqueleur de celle-ci. Ses yeux...
Il eu un sentiment d'effroi qui lui traversa rapidement son esprit quand celle-ci se leva d'un seul coup. Ses yeux... Ils étaient... Rouge! Du moins, ses pupilles. Malagar fit une brève comparaison dans sa tête avec le souvenir de la jeune femme d'avant. Puis, il se rappela que Stazya avait des yeux marrons et que là, se n'était pas pareil. Un doute se forma dans son esprit, mais trop peu pour le faire confirmer. Il attendit des preuves.

- Est-ce que ça va? T'as pas l'air...

Le drame vint interrompre sa phrase. Elle avait détachée son insigne de la Milice Écarlate. Dans son souvenir, elle tenait plus qu'à tout à l'organisation. Elle disait souvent que c'était comme sa deuxième famille, qu'elle y était attachée. Un véritable coup de poing pour le disciple de Iop. Et en plus, elle ne lui disait absolument rien! Rien de rien! C'était improbable, impensable... Pour lui. Il la connaissait, il se souvenait. Mais était-ce vraiment le cas de l'Osamodette? Le doute devint de plus en plus puissant.
Elle se plaça les cheveux. Il fut estomaqué. Elle ne faisait jamais cela, à son souvenir. Il ne s'y attendait pas. Nouveau coup de massue. Et puis... Elle était partie. Déjà. Sans dire mot. Il n'avait même pas eu le temps de réagir.

- STAZYA! REVIENT!

Le désespoir, chose qu'il avait connu dans les premiers jours de sa surveillance. Il tremblait pratiquement. Il avait peur pour elle. Que s'était-il passé pour que ça se produise, qu'elle devienne subitement comme ça. Que s'était-il passé dans ses rêves pour qu'elle ne lui adresse point mot, qu'elle ne rougisse plus à son regard et ses commentaires, que s'était-il passé pour qu'elle soit si différente de par le passé.
Une courte impression lui passa. Tel tout Iop, tout ami se dirait, en éclair et de façon apeuré, peu importe le courage de ce dernier. C'était toujours la même phrase illustrant l'incompréhension du moment face à un évènement, ou un changement brusque.

- Ce n'est pas normal. Ça ne peut être elle... Si?


L'urgence. Il saisit ses affaire, et insurgea son Crocodaille de le suivre. Puis... Une autre surprise vint s'ajouter. Elle avsait même oubliée Bouboule sur place. Le doute devint extrêmement puissant. Il fit signe également au familier de Stazya de le suivre. Il avait besoin de réponses à toutes ces questions. Une larme se glissa et tomba, alors qu'il prit le blason avec le nom de celle qu'il avait surveillé pendant si longtemps. Il dû le combattre à ce moment là. Garder le contrôle.

D'un pas pressé, il alla vers le continent. Mais pour y faire quoi exactement? Pour trouver la seule personne qui saurait lui révéler les bonnes raisons, les bonnes réponses.
Il devait trouver Zaynna. Elle en savait sûrement quelque chose.

Elle devait savoir.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Le Veilleur Empty
MessageSujet: Re: Le Veilleur   Le Veilleur Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Le Veilleur
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
La Taverne du Poney qui Tousse :: [Inter-Univers] Autour d'une table :: Air de Paix-
Sauter vers: