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 Avis aux miliciens

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Mynock
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Drosera
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Drosera




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MessageSujet: Avis aux miliciens   Avis aux miliciens Icon_minitimeLun 30 Aoû - 13:08

Rêves de pouvoir, obsessions.

La fleur carnivore étendait sa corolle couleur chair, engluant dans ses pétales les mouches avides.

Drosera. Le piège aux milles yeux. Son parfum doucereux guidait à elle les fous enivrés de meurtre et de sang, les ambitieux aspirant à dominer, les malheureux pariant sur l’argent facile, tous ces misérables insectes réunis par l’odeur de la mort. La putréfaction de la ville sombre était son terreau, et sa sève avait pour nom Amaris, la plus puissante et la plus dangereuse des drogues.
La mafia au nom de fleur se nourrissait de la corruption Brâkmarienne, pour engendrer davantage de corruption, dans le monde et le cœur des êtres.

Fascinée par la puissance de l’ombre, Kokeline était de ceux là, consumée par le désir de diriger cette formidable machine, sans réaliser qu’elle était déjà prisonnière de ses engrenages.
On juge nos rêves à la mesure des sacrifices qu’ils exigent. Si elle l’avait voulu, aurait-elle pu reculer ?


La féline rentra dans la Taverne de sa démarche ondulante, faisant avantageusement ressortir ses formes adolescentes. Elle dévisagea tour à tour les personnes présentes, un sourire charmeur étrécissant son œil unique chaque fois qu’on lui rendait son regard. L’autre était dissimulé par un foulard imprimé, accordé aux teintes fauves de son pelage. Sa queue rayée balançait d’un côté puis de l’autre, frôlant parfois la peau de quelques buveurs dans une manœuvre de séduction parfaitement calculée. Deux grandes mèches enrubannées battaient contre ses reins au rythme de sa marche. Comme nombre d’Ecaflips, elle s’habillait très court, mais cette faible surface vêtue s’ajoutait à une attitude clairement destinée à émoustiller ces messieurs, faisant oublier son apparence presque juvénile.

C’est d’un pas assuré qu’elle traversa la salle, cherchant visiblement à attirer les regards. Bien qu’elle soit manifestement borgne, elle ne semblait pas douter de son charme, pas plus que sa frêle carrure et son petit minois ne laissaient transparaître la faiblesse. Devant le panneau d’affichage, elle passa une main dans sa fourrure, dispersant les mouchetures qui paraissaient éclabousser son corps par endroits. Une hésitation, imperceptible, et elle sortit de son décolleté un parchemin replié qu’elle accrocha bien en vue.
Elle avait entendu l’avertissement de Mynock, disant qu’il faudrait le détruire après le sondage. Elle savait aussi qu’il serait trop tard. Ils étaient sur ses traces.

Ce parchemin était il une demande de contrat, ou une condamnation ? L’Ecaflip elle-même l’ignorait. Elle ne savait qu’une chose : les dés étaient jetés. Qu’ils le veuillent ou non, les miliciens écarlates affronteraient la bête de l’ombre. Au bas de la lettre, sa signature élégante, Versecruz. Un nom qui attirerait le regard de l’organisation. Et refermerait le piège aux milles yeux.

Elle quitta la salle avec un salut élégant et son habituel sourire. Le jeu pouvait commencer.



« Chers Miliciens,


Ce que je vous propose est à la fois une demande de contrat et un référendum.


Certains d’entre vous me connaissent sous le nom de Koko. Je suis Kokeline Versecruz, disciple du Dieu Ecaflip et Brâkmarienne d’origine.
Ma demande concerne Drosera, une guilde qui regroupe les différents clans mafieux de Brâkmar. Il s’agit de l’affronter, d’éliminer son leader et d’en prendre le contrôle. Plus exactement, je souhaite en prendre moi même la tête.

En échange, je vous propose une récompense s’élevant à un milliard de kamas, somme négociable si elle vous semble insuffisante au vu de mes exigences. Drosera a toujours, traditionnellement, fait appel à des mercenaires, et nous pourrions développer par la suite un partenariat privilégié, avec des tarifs avantageux. Il va de soi que je m’engage à ne pas nuire à la Milice et à ses intérêts si je parviens au pouvoir. Je ne puis, hélas, pas vous faire d’avance sur le salaire.
J’ai déjà soumis cette proposition à votre patronne, qui m’a fait comprendre que vous adoptiez vos lois collectivement. Je ne veux forcer personne à se battre pour ma cause. Je vous demande donc de prendre parti individuellement, comme vous le faites pour adopter de nouveaux membres. Cette décision vous appartient.

A présent, au-delà des considérations pécuniaires et pratiques, voyons les vraies questions. Pourquoi m’aideriez-vous ? Qu’avez-vous à y gagner ?
Je ne tairais pas les risques. Drosera est puissante. Elle a à Brâkmar la mainmise sur le trafic de drogue, la prostitution et une bonne partie de l’immobilier. Une telle puissance économique possède les moyens militaires, les informations. Elle ne cesse de s’étendre et d’absorber ceux qui sont sur son passage depuis qu’elle a changé de dirigeant. Son objectif est manifestement Bonta, mais je le pense ambitieux au point de vouloir tout Amakna sous sa coupe. Tôt ou tard, vous serez sur son chemin. Et ceux qui lui résistent seront broyés.

Alliez-vous avec moi, et vous porterez le premier coup. La politique de Berry, le chef actuel, est loin de faire l’unanimité dans leurs rangs. Nous pouvons profiter de leur division. Parvenir au pouvoir en faisant tomber le patron est considéré comme légitime.

Je ne fais que réclamer ce qui me revient de droit. Drosera est mon héritage, et je veux réparer la spoliation dont je suis la victime. Vous pouvez juger mes motivations comme bon vous plaira. Je ne vous demande pas de m’apprécier. Nous avons des intérêts communs, et soyez assurés que je ferais tout pour les défendre.

Si vous pensez que j’exagère, et que tout ceci ne vous concerne pas, laissez-moi-vous rappeler que Drosera s’en est déjà pris à certains de vos membres. La dénommée Kaizel a été retenue comme otage. Avez-vous une idée de ce que Wohptinssa Faymal a dû endurer pour la sauver ? Avez-vous une idée du sort qu’ils réservent aux traitres ?

Je sais que le sort du Sacrieur Appah Timore n’est certainement pas votre premier souci. Vous n’ignorez pas, cependant, que la drogue qui l’empoisonne est produite par Drosera, et qu’eux seuls en possèdent l’antidote. Je l’ai connu personnellement à l’époque où il a été intoxiqué, et j’ai mes raisons de vouloir l’aider. Vous qui étiez sa famille, n’en feriez vous pas autant ?


Tôt ou tard, le conflit arrivera, inévitable. Ne vous laissez pas grignoter petit à petit, réagissez pendant qu’il est temps. Je mettrais à votre service ma connaissance de la mafia. Servez mes intérêts, je servirais les vôtres.


Vous connaissez désormais ma requête. J’attends votre avis, miliciens.

Cordialement,


Versecruz »




A Brâkmar, un Sacrieur cherchait un moyen de fuir la ville responsable de sa folie. Sa maison familiale s’était effondrée sous les flammes d’Eltharos, réduisant ses derniers souvenirs à l’état de cendres. Appah n’avait plus d’endroit où revenir, et pas la moindre idée de sa destination. Une fuite en avant, pour ne pas voir le sang qui tachait ses paumes à chacune de ses quintes de toux.
L’espoir était mort en même temps que les mensonges. Sa mère ne l’avait jamais aimé. Il s’était damné pour une illusion. Il avait tout perdu. Seul restait Sekh, auquel il se raccrochait désespérément, terrorisé par l’idée de se faire abandonner une fois encore. Et crever seul, comme un chien.


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Kid-Spirit
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MessageSujet: Re: Avis aux miliciens   Avis aux miliciens Icon_minitimeLun 30 Aoû - 20:08


Une bien jolie demoiselle, c'était sûr. Et Kid s'y connaissait. Il avait longtemps observé les faits et gestes de chaque personne peuplant le Monde des Douzes qu'il croisait. Et la démarche de la nouvelle venue, qu'il lui semblait avoir déjà aperçu quelque part, ne lui cachait rien. Elle avait un service à demander. C'était évident. Sa façon de marcher, la manière dont elle faisait frôler sa queue contre les deux ou trois alcooliques présents le prouvait trop bien. Il fallait être dupe pour ne pas s'en rendre compte. Ou alcoolique. Et le Féca n'était aucun des deux. Il observa donc, profitant au passage, il est vrai, des formes de la jeune Ecaflip, ce qu'elle allait faire. Un discours? Ou bien se contenterait-elle de déposer un parchemin et de partir comme elle était venue? Il allait bien voir ça...

Un simple parchemin. Elle avait simplement accroché un parchemin. Mais il semblait plutôt long. Que pouvait-elle bien demander? Un contrat? Quelqu'un à assassiner, encore? Le Milicien finit sa chopine de bière et se rendit donc devant ce papier. En effet, elle avait beaucoup écrit. Ca devait être quelque chose d'important. Prenant son courage à deux mains, car il n'aimait pas lire les missives, surtout les longues, souvent signe de malheur, il entreprit de la lire entièrement et d'une seule traite.

20 minutes. C'est environ le temps qu'il resta devant le parchemin à réfléchir, une fois la lecture achevée. Il se souvenait vaguement avoir entendu parler de cette affaire, mais il y a un moment déjà. Oui, c'était pour aider Appah, qui se trouvait plus mal que jamais... Qu'était-il devenu, d'ailleurs? Kid ne l'avait plus revu depuis l'épisode avec Chymes. Il s'était pourtant juré de ne pas le laisser tomber. Et cette histoire de Kaizel, et de Woh'... C'était tous deux des Miliciens également, et selon les règles, on ne devait pas abandonner d'autres Miliciens. Le Féca avait vraiment failli à tous ses devoirs. Il ne devait plus abandonner. En temps normal, il se serait contenté de suivre la Patronne. Mais celle-ci n'avait pas encore donné son avis. Il ne doutait pas qu'elle allait combattre, mais cependant... On ne sait jamais. Pour une fois, il allait devoir réfléchir lui-même à ce qu'il allait faire. Il ne pouvait plus se contenter de suivre. Il prit une plume qui traînait dans sa poche et marqua en dessous du parchemin "Je suis prêt à combattre, mademoiselle" suivi d'une élégante signature. Ceci fait, il releva légèrement la cape qui lui recouvrait son bras de métal et le fit bouger. Il grinçait un peu. Il aurait tout intérêt à aller voir Linra avant tout. Il remit son bout de tissu et retourna à sa table.

Comment allaient réagir ses compagnons?
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Mynock
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MessageSujet: Re: Avis aux miliciens   Avis aux miliciens Icon_minitimeLun 30 Aoû - 23:32

Gauche. Droite. Gauche. Droite. Esquive. Contre attaque. Gauche. Droite. Gauche. Droite.
Depuis plus d'une heure, Mynock s'entrainait. Il boxait contre un Poutch Ingball, inlassablement.
C'est donc exténué et en sueur qu'il entra dans la taverne. Il se dirigea mécaniquement vers les escaliers, afin de rejoindre sa chambre et plus particulièrement son lit.
Mais son regard fut attiré par un parchemin, long trop long.
Il s'approcha afin de le lire, redoutant son contenu.
Au fur et à mesure de la progression de sa lecture, le visage du Iop passa par plusieurs expressions.
L'excitation apparut en premier, puis le désir, l'envie. Vint ensuite la colère, puis le soulagement.
Un bref instant, la peur brilla dans son regard, mais il se reprit vite.
Finalement, ce fut la cruauté qui l'emporta.
Dans ses yeux, la lueur assassine étincelait. Son sourire devint cruel, sadique au possible.
Il prit une plume de kwak, et écrivit :
"Tu sais ce que j'en pense. Il me tarde de combattre à tes cotés."
En guise de signature, un vague gribouillis.
Puis, ignorant la fatigue, il sortit reprendre l'entrainement. Un nouveau souffle l'avait requinquer.
Mynock était un guerrier jusque dans l'âme.
Mais cette fois, ses motivations n'étaient plus le sang, la vengeance ou bien la colère.
Non cette fois il combattait pour une raison..humaine. Et rien ne pourrait l'en empêcher, ou presque.
Ses nouveaux adversaires n'avaient qu'à bien se tenir.
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Ascheryth
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MessageSujet: Re: Avis aux miliciens   Avis aux miliciens Icon_minitimeMar 31 Aoû - 1:37

Tim.

Eltharos était de nouveau heureux, se retrouver à ses côtés était un pur bonheur, il avait en somme retrouvé le sourire du moins presque.. En effet, depuis l'agression de Taah, et donc le retour de son ancien Maître, il était anxieux, d'autant plus qu'on commençait à le haïr rien que pour ça. S'en prendre aux autres pour l'attirer, lui. Mais, Lethis avait renvoyé ce cauchemar en Enfer alors pourquoi s'inquiéter ? Eltharos avait un mauvais pressentiment auquel il ne préférait pas porter attention. Il vaudrait mieux régler ce problème plus tard, il voulait d'abord profiter du bonheur qui lui était offert, et essayer d'oublier les paroles de Taah et Lethis, alors qu'il les avait aidé.. Mais il n'avait pas été remercié.
Lentement, il se dirigeait vers la Taverne, profitant de l'air pur de la forêt, examinant chaque arbre et sa faune environnante, s'attendant à voir Chess surgir de nulle part, mais ce ne fut pas le cas. Il entra dans la Taverne, ouvrant la porte doucement, préférant ne pas trop attirer l'attention des autres. Rien d'anormal, excepté.. une écatte relativement charmante qu'il fixait, cherchant à mettre un nom sur ce visage, en vain. Il se rappelait cependant l'avoir vaguement rencontré à la Taverne, elle semblait gentille, enfin pour Eltharos, tout le monde a un air gentil, et pourtant il se fait toujours avoir quelle que soit la situation dans laquelle il se retrouve. Il regardait chacun de ses mouvements, comme pour l'analyser.

Un parchemin...

Eltharos était curieux de savoir ce que celui-ci contenait, il attendit donc que la jeune Ecatte soit partie, et laissa d'abord Mynock et Kid les lire car ils s'y étaient apparemment pressés. Il se commanda un jus de cawotte, assis à l'écart de tous, l'air triste. Les minutes passaient, le temps était long. Finalement, s'assurant que personne ne se dirigeait vers le panneau, il s'y dirigeât et se mit à lire avec la plus grande concentration le parchemin en question, analysant les phrases une à une.

Brâkmar...

Cela lui rappelait le court séjour qu'il eût là-bas, il en gardait un très mauvais souvenir, car c'est là-bas qu'il avait pratiquement détruit sans le vouloir la vie de quelqu'un qu'il connaissait à peine. D'ailleurs, il avait une dette à payer. Des mafieux ? Pourquoi est-ce qu'il aiderait des personnes qui ignorent la loi...? Bonta... Sa ville natale, il ne voulait pas voir de mafieux faire du trafic là bas.. Sa maison.. Son père.. Et si ce dernier était dans cette organisation ? Si il n'était pas mort ? Trop de questions sillonnaient dans sa tête, un tourbillon d'idées et de pressentiments, mêlé à son pessimisme habituel. Il ne voulait pas non plus être tué, et encourir des risques pour aider une jeune fille à prendre la tête d'une organisation...

Appah...?

Ce prénom résonnait en lui.. Appah-Timore, le frère de celui qu'il aimait plus que tout. Celui envers qui il a une dette à régler, et dont il n'a aucune nouvelles depuis des jours et des jours. Allait-il si mal que ça ? Pourquoi lui avoir fait prendre de la drogue ? Pendant de longue minutes, Eltharos lisait le parchemin, les poings serrés. S'en prendre aux miliciens.. Quelles sont leurs intentions ? Pourquoi ils ont fait ça ?
Tuer... Il était plus que probable qu'il serait amener à tuer quelqu'un. Il avait promit à Tim mais dans le même temps il voulait aider Appah. Il sortit de sa poche sa plume. Même Kid était prêt à aider cette jeune fille.. Pourquoi pas lui ? Il demandrait à Tim de se battre à ses côtés.. Peut-être allait-il accepter.. Eltharos ne voulait plus que les miliciens souffrent, il ne supportait pas voir les autres souffrir, plus insupportable que sa propre souffrance.
Il s'approcha d'avantage du parchemin et y griffona quelques mots.

"Mes aptitudes au combat sont limitées mais je suis prêt à vous aider.

Eltharos"


Il revint s'asseoir à sa table, scrutant chacune des personnes présentes dans la Taverne. Peut-être que la majorité le détestait lui... Peu importe, maintenant il devait réfléchir à ce qu'il allait devoir faire, la peur au ventre, le coeur serré. L'angoisse montait en lui de jour en jour.
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MessageSujet: Re: Avis aux miliciens   Avis aux miliciens Icon_minitimeMar 31 Aoû - 1:46

En silence, dans l'ombre, et aussi animale qu'elle l'avait toujours été sans l'accepter, Chymes observait le manège des Miliciens qui tour à tour venaient apposer leurs avis. Le faible flot d'émotions qui lui parvenaient - au détriment des siennes propres - lui indiquait tout ce qu'elle avait besoin de savoir : jusqu'à maintenant, sa famille de guerrier prouvait sa soif du combat.

Du haut de sa poutre, la créature réfléchissait. Le rôle d'une Patronne n'était-il pas de mener sa famille, où qu'elle aille, quelle que soit sa décision ? Elle n'avait rien contre l'affrontement, et sa propre mort ne l'affectait pas notablement. La mort, après tout, faisait partie de la nature, et même si ça pouvait être frustrant pour le commun des mortels, la gravité était minime. Ultimement, trouver un antidote pour ce poison qui se répandait deviendrait indispensable. Les retombées d'une décapitation pure et simple de Drosera seraient bénéfiques... du moment que cette Kokeline se montrait honnête. Elle était très convaincante dans ses discours, bien sûr, mais c'était bien là ce qui constituait son gagne-pain quotidien. Si l'écatte conduisait sa famille à sa perte, elle la dépouillerait de la moindre goutte de son sang. Juré.

Son poing se referma sur une de ses flèches, qu'elle fit tourner entre ses doigts agiles. Il existait bien des façons de tuer un être humain, elle s'était rendue maîtresse de nombre d'entre elles. Un autre temps, bien loin derrière... Mais voyons, c'est comme la dragodinde, ça ne s'oublie pas. Elle esquissa un sourire qui découvrit ses crocs, et continua son attente. Qu'importe, le temps du sang viendrait.
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MessageSujet: Re: Avis aux miliciens   Avis aux miliciens Icon_minitimeMar 31 Aoû - 5:50

Les conquêtes faciles, ça n'existait pas, sauf si la compagne a une idée bien précise en tête. Ca n'était pas compliqué à comprendre.
Cest pourquoi Zevran ne croyait qu'aux prostituées. Et aux conquêtes difficiles, évidemment. Ainsi la femme qui rentrait dans la taverne -et elle n'était très probablement pas une prostituée- avait un service à demander à quelqu'un, et à voir à quel point elle s'exhibait, un gros.
Il ne fut donc pas surpris le moins du monde lorsque l'Ecaflip accrocha un parchemin sur le panneau d'affichage. Il attendit donc que la joyeuse exhibitionniste s'en alla et avant qu'il ait eu le temps de songer à se lever pour aller voir, le Sieur Kid y était déjà. Il n'avait pas l'intention d'empiéter sur la réflexion de ce dernier en allant regarder ce parchemin. Il attendit patiemment que chacun appose son avis sur ce qui semblait être quelque chose de finalement assez sérieux. Il leva les yeux au plafond, et remarqua Chymes. Il se demanda s'il ne l'aurait pas confondue avec une sorte de bête, s'il était concentré sur autre chose. Il se figea un très court moment en la voyant sourire. Une chose était sûre, il appréciait cette femme. Enfin.
Il leva les yeux au plafond, s'assoupi un instant, se posa des questions insensées, repris ses esprits. En baissant les yeux, il remarqua Eltharos, qui se faufilait discrètement dans un coin de la taverne, seul. Il fronça les sourcils, et alla jeter un oeil au parchemin. Son indifférence vira à l'énervement, ce qui était loin d'être une habitude.

« Il aurait été plus intelligent de sa part de venir nue. » , lâcha-t-il.

La donzelle avait-elle une idée de ce qu'était Drosera ? Il ne remettait pas en question les talents martiaux des Miliciens, ou autre chose que ce soit, mais cette fille leur demandait de renverser une association mafieuse sans assurance, pour elle, et sans garantie de la voir tenir parole. Il plaqua sa main contre son visage. Pourquoi selon elle l'association avait déjà pu faire du mal aux Miliciens ? Evidemment ils avaient à y gagner, mais ils avaient également beaucoup, beaucoup à y perdre, et aucune assurance. Il sorti une plume, et écrivit :

Aucune assurance. Aucune preuve de votre bonne foi lorsque le contrat sera mené à bien. Somme proposée infiniment minuscule. Je ris jaune.


Il rangea sa plume, redessina son demi-sourire suffisant, se calma, et sorti sereinement de la taverne.

(Edit : partie en noir supprimée suite à la remarque de Chymes, partie en marron ajoutée pour la cohérence du bidule. Aucune action n'a été effacée, juste remodelée.)


Dernière édition par Zevran le Ven 3 Sep - 22:03, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Avis aux miliciens   Avis aux miliciens Icon_minitimeVen 3 Sep - 0:49

{Zevran, Chymes est cest censée être cachée, c'est pas cohérent que ton perso lève le pif au hasard et la voit du premier coup.

Les Miliciens, de ce RP dépend l'avancement du reste, donc ce serait bien de répondre. Merci !}
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MessageSujet: Re: Avis aux miliciens   Avis aux miliciens Icon_minitimeVen 3 Sep - 2:53

Elle souffrait...

Pour elle, il n'y avait que la vengeance qui comptait, maintenant... Elle voulait tuer Mynock, le faire souffrir, par tout le moyen...

Son frère, c'était tout, pour elle...

Ils s'étaient perdu... Ils se sont retrouvé... Et maintenant, Mynock les a séparé...
Aucune excuses n'était valable pour ça...

Une fois à la taverne, elle trouva un parchemin... Après l'avoir lu, le parchemin et les réponses, elle compris que Mynock comptait aider Kokeline...

Elle écrit, à la suite...

Tu as une énnemie de plus, malheureusement pour toi.
Wne.

[i]Elle ne savait pas encore... elle trouverait peut-être un moyen de rejoindre Drosera... Au pire, elle s'en tapait.

Elle avait préparé sons coup... Et Mynock allait bientôt devoir lui faire face...
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Drosera




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MessageSujet: Re: Avis aux miliciens   Avis aux miliciens Icon_minitimeDim 19 Sep - 7:44

Fin d’été à la taverne. Le soir fraichit. Les premières buches craquent dans l’âtre. Un verre tinte contre le comptoir.
L’Ecaflip ferme son oeil.



Les verres tintaient sous les flots de champagne. Elle furetait d’un pas vif à travers la réception, se faufilant entre les grandes personnes, piochant un petit four de ci de là. Ses oreilles pivotaient au gré des conversations. Tant à voir, tant à entendre ! Elle traversa le tournoiement ivre du bal, noyée sous les rayons des lustres, et parvint à cette estrade tout là-bas au fond, où dansait une femme –nue- ! L’enfant s’arrêta, fixant, fascinée, les mouvements lascifs de la Sacrieuse accroupie. La langue tirée, elle plaquait une lame contre son sexe.
Lentement, ondulant des hanches, elle s’éleva, jusqu’à la pointe de ses pieds bandés, pour déployer son bras, son poignet, sa main, les doigts uns à uns ouverts comme une fleur qui éclot. La pose rappelait cette statue ivoirine rapportée par son père au retour d’un voyage. La tension faisait trembler le corps de la danseuse.
Soudain, d’un trait, elle planta la dague cérémonielle dans sa paume dressée. Une fontaine de sang jaillit, ruisselant sur la peau huilée, et coula entre les seins, serpenta sur les cuisses, de vrilles en arabesques. Alentour, la rumeur des conversations s’était tue. Haletants, les hommes n’avaient d’yeux que pour elle. Un brusque rebond de la main envoya une éclaboussure provoquante tacher les costumes des spectateurs du premier rang. Les rires fusèrent, et tandis que quelques uns se secouaient, dépités, un Ecaflip trapu porta son pelage souillé à ses lèvres, léchant le sang versé avec délectation. Les poils gris étaient rasés par endroits, dessinant des motifs tribaux sur toute la surface de son corps massif. Il ne portait, au contraire des invités, qu’une tenue légère destinée à laisser admirer son ornementation. L’une de ses oreilles retombait sur son crâne, ployant sous le poids des anneaux.
La petite fille admira la carrure de son père, le naturel avec lequel il se comportait, assumant sa position sans avoir besoin de s’affirmer par des parures ou des faux semblants. Il était si puissant, si majestueux… mais il n’avait d’yeux que pour cette femme dénudée. Elle devinait le désir, ce grand mystère sans nom, derrière leurs suffocations, la tension qui faisait saillir un muscle sous un costume, perler une goutte de sueur au coin d’un sourcil…
Un coup d’œil en arrière lui appris que sa mère ne l’avait pas repérée. Depuis qu’elle avait échappé à son ennuyeuse compagnie, elle redoutait le moment où Sadaelia Versecruz la rattraperait de sa voix plaintive…
Raide, engoncée dans sa dignité, la Crâ agrippait son assiette de sucreries, ses cheveux rouges hérissés sur sa tête comme un hibiscus coincé dans son pot de fleur. Pour une fois, elle ne cherchait pas la petite Ecaflip pour la ramener contre son sein, la couver comme un oisillon perdu. Non, son regard clair se portait sur la scène, cette dévergondée qui se déhanchait, son mari qui bavait devant, et le garde debout à ses côtés…
Un sifflement méprisant s’échappa des lèvres serrées de Koko, et elle reporta son attention sur son père. Lui, ne trahissait pas pour s’excuser et supplier ensuite. Il traçait son propre chemin, selon sa volonté de fer, sans jamais dévier… Et pourtant, libre. Ce qu’il souhaitait, il l’obtenait. Tellement fort, tellement admirable.
Si rares étaient les moments en sa présence, qu’elle se régalait de ce profil, cette dureté aiguisée vers un seul but, ce sourire ironique qui se moquait bien de la douleur, la mort ou la solitude… Cette certitude qu’il exprimait, si rassurante, en faisait le pivot de son existence. Près de lui, rien ne saurait lui arriver, parce qu’il la protégerait. Même s’il n’était jamais là, il disait qu’il l’aimait, et c’était suffisant.
… elle aurait juste aimé qu’il tourne son regard vers elle… Mais il fixait la danseuse, la femme ensanglantée qui exaltait le désir des hommes.


L’Ecaflip rouvrit les yeux. Plus une enfant, pas encore une femme. Peut être était-il trop tôt, ou trop tard. Mais elle n’avait que maintenant. Elle aurait aimé jurer ne pas craindre la mort.

Une marque noire recouvrait son parchemin, sorte d’araignée écrasée là par quelque poing sorti de nulle part. Un œil sans paupières, entouré de rayons serpentant sur ses mots choisis avec soin, recouvrant toutes ces paroles qui se voulaient convaincantes, s’insinuant dans la fibre du papier comme le désespoir dans son âme.
« Nous avons appris que la Milice Ecarlate complotait contre notre organisation en s’associant à la traitresse Kokeline Versecruz. Nous savons combien cette personne a pu se montrer mensongère à notre égard afin de vous rallier à sa cause perdue, et ne vous en tenons pas rigueur. Vous n’êtes pas sans ignorer que nous détenons le dénommé Jeth Kaslaguel. Aucun mal ne lui sera fait, et nous vous le restituerons dès que vous nous aurez livré la responsable de cette mésentente. Nous comptons sur votre compréhension. »

Elle n’osait pas redresser son oeil, de peur de croiser le regard d’un milicien. A nouveau, cette nausée, ce vertige qui l’étourdissait, se diffusant depuis ses entrailles jusqu’à sa gorge nouée. Elle ne pouvait pas flancher ici, montrer sa faiblesse… pas maintenant…
Elle revoyait le visage inquiet, les yeux fuyant d’Areshtan. Le Sram représentait une partie cachée de Drosera, celle des laissés pour compte. Par son nom, elle avait été privilégiée. Par son nom, il avait été persécuté. Le mépris, elle l’avait connu, pour son sexe, par la suite…On les maintenait tout en bas de l’échelle, les descendants des clans vaincus comme les femmes, dans le dédain. Pour eux, ceux qu’on ne regardait pas, elle se battrait, démontrerait sa valeur. Pour changer Drosera. Le piège aux mille yeux, qu’elle aimait autant qu’elle le haïssait… sachant, comme tous ceux qui en faisaient partie, qu’on ne lui échappait jamais.

Ils étaient en danger, menés par un fou vers la destruction et le chaos. Elle devait se montrer digne de sa famille. Digne de son père.
Le cœur au bord des lèvres, elle se força à se redresser, à rentrer son ventre, à retrouver son calme.
Elle avait besoin d’eux… et eux d’elle… Elle avait cru jusqu’à présent que cette interdépendance serait le ciment d’une alliance, et qu’ensemble ils pourraient affronter la bête de l’ombre. Mais elle n’avait pas réussi à convaincre assez vite, à les rallier à sa cause… Drosera avait porté le premier coup.
La morgue comme la séduction s’effaçaient sur son visage fin, et seule demeurait une tension extrême, les dernières réserves d’énergie brûlées pour cacher la peur. Les paroles de James revenaient sans cesse, tournoyant derrière le bandeau qui ceignait son œil éteint.
Jamais on ne l’accepterait comme chef. Parce qu’elle était trop jeune, parce qu’elle était une fille. Elle se ferait tuer, et il se réjouirait de sa mort.
De toutes, cette idée lui était la plus insupportable. Qu’avait-elle fait pour mériter tant de haine ? Elle savait que tôt ou tard elle devrait s’avilir, souiller ses mains de meurtre et sa parole de mensonge. C’était la voie qu’elle avait choisi. Mais pas encore… pas maintenant…

Elle s’était juré d’aller jusqu’au bout. De faire tous les sacrifices, jusqu’au dernier. Après tout, n’avait-elle pas toujours été seule ? Elle donnerait un sens à chaque deuil, elle s’accaparerait ce destin que charriait son sang, même si cela signifiait se détruire. Elle était trop jeune pour savoir ce qu’elle était vraiment, trop jeune pour savoir ce qu’elle perdait. Il y avait juste cette douleur lancinante, qu’elle refoulait tout au fond, avec la nausée, avec la faiblesse, avec la chose terrée dans son ventre comme une maladie.

Tout reposait sur un pari. Allaient-ils la livrer, ou lui laisser le peu de confiance qu’ils lui accordaient ? Un pari fou, comme son rêve. Car les Ecaflips mettent leur vie en jeu.



Ne supportant pas de sentir tous ces regards posés sur elle, elle se dirigea vers la sortie, priant pour que personne ne l’interrompe, ne lui demande de comptes, ne la prive de liberté et la livre à Berry. Pas maintenant. Elle avait besoin d’air. Elle avait besoin… de voir quelqu’un qui ne la fixe pas avec dégoût ou suspicion. Même si c’était un mensonge de plus… Même s’il ne l’appréciait qu’en sa qualité d’Ecaflip, et pour ses charmes… Il n’était pas milicien, mais il lui avait proposé son aide. Celui qui portait le portrait de sa mère… Le Iop aux cheveux flamboyants, qu’elle surnommait malicieusement « Cerise » en référence à son nom, sa coiffure et sa tendance à virer au ton brique dès qu’il se retrouvait en sa présence… Pierre-Edward de la Griotte.
Mais crispées sur son ventre, elle retenait en elle le goût amer… La faiblesse, la nausée.
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