Disparition

Citation :

Très chère Felis,

Voici venu le temps pour moi de te faire part d'une décision qui me fut très pénible, et sur laquelle j'ai mis des jours à me décider tant le dilemne à mon coeur était lourd.
Je t'avais promis une vie heureuse, bercée de douceurs et de fastes grâce à mes possessions alors acquises.
C'est aujourd'hui un être désespéré et ruiné qui te laisse ce vulgaire mot.
Partant tenter de refaire ma Vie dans une île eloignée, aux contrées moins apprivoisées que celles de la vielle Amakna, je laisse à ta disposition tout ce que nous avions ici.
Je te souhaite bonne chance, et tout le bonheur que tu mérites.
Puisses-tu trouver un homme qui te méritera et saura mieux gérer sa vie afin que vous fondiez une charmante famille.

Prends soin de toi toujours,
Adieu

Blaise

[Même si ce n'est pas un RP multi, je poste le suicide de Felis ici pour une meilleure visibilité aux anciens membres.
Je le déplacerai plus tard à la suite de son BG.]

Le vent sifflait dans les branches nues des arbres, le froid affermissait la peau dénudée, la resplendissante blancheur de la neige s'étendait à perte de vue sur les plaines.

Barbatruc avait vécu bien des hivers avant celui-là. Il en avait vécu certain seul dans sa cabane miteuse, d'autres seuls entourés d'inconnus cherchant à se réchauffer dans un fond d'alcool mais aussi avec des personnes qu'il appréciait...qu'il aimait, oui maintenant il peux dire qu'il s'agissait de personnes qu'ils aimaient profondément. Mais il avait prit gout à ces doux hivers et il se demandait si cette année il allait se retrouver seul avec son feu et sa choppe de Gros-Hog. Non pas qu'il n'appréciait plus quelques instants solitaires mais il savait qu'à tout instant pouvait surgir un milicien ou une de ses filles pour partager une bouteille ou lui faucher quelques kamas s'agissant de ces dernières.
Mais cet hiver lui paraissait différent.

L'année avait été riche en arrivées rocambolesques au sein de la Milice mais aussi riche de départs tragiques et émouvants.
Le nombre de ses p'tiots et p'tiotes c'était beaucoup amenuis et rien ne l'attristait plus que ces départs. Il gardait pourtant l'espoir de les voir à nouveau passer son seuil pour prendre des nouvelles de leur vieux, il aurait voulu encore qu'ils l'appelle ainsi.

A que de souvenirs! Ils se bousculaient dans sa boite crânienne et n'avaient rien à envier aux réminiscences de sa jeunesse lointaine.
Il aimait tendrement la Milice même si aujourd'hui il ne pouvait plus pratiquer la méditation de la cawotte, l'extermination de forces obscures venues d'un autre espace-temps, le chaperonnage des jeunesses insouciantes et dévergondées.
Ceux qui n'étaient pas partis avaient pris de l'âge, c'était difficile à concevoir pour lui qui était déjà vieux depuis longtemps.
Une larme vint s'écraser sur ses mains fermées sur la chope fumante. Il essuya rapidement l'autre qui naissait au milieu de son visage abimé par le temps, les joies et les peines.

Qu'est ce qu'il ne donnerait pas pour une mélodie de la petite Felis. Il savait que la jeune Feca était mariée et qu'elle devait s'occuper de la maison, il irait surement rendre visite à Blaise et la petiote si le temps s'adoucissait demain, il avait même adopté les maris et femmes de ses miliciens. En bon Enutrof il aimait que les choses les plus chères lui appartiennent, la Milice valait des Milliard.

Le feu n'était plus que charbons ardents dans l'âtre. Les yeux du vieux milicien se fermèrent sur l'image de ses enfants riants, les anciens comme les plus jeunes...la Milice était la mère des plus beaux enfants qu'il aurait rêvé avoir. Encore une fois une larme coula sur ses joues, une larme emprunte d'une douce mélancolie, mais il ne l'essuya pas. Il dormait déjà.


[Oui c'est mielleux et puis ça parle pas que de Felis mais bon l'inspiration que m'a offert ce post, enjoy.]