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 Trahison...

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Munisai
Milicien
Munisai


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MessageSujet: Trahison...   Trahison... Icon_minitimeMer 3 Fév - 11:38

{Petite intro. Pour commencer, c'est toujours moi, Chymes, qui manie ce compte dans le but cette fois de m'aider dans un de mes RP. Ensuite, ce topic n'appelle pas forcément à une réponse, mais si vous vous sentez inspirés et que vous trouvez une ouverture alors pourquoi pas. Retenez seulement ceci : votre perso ne peut tout comprendre des agissements de Munisai dans ce RP.}

Un filou. Munisai était décidément un filou. Il aimait cela, s'il s'était trouvé des gens avec qui discuter de ses filouteries il aurait été au comble de la joie. Généralement, ça transparaissait. Il savait bien, en outre, que Chymes ne lui accordait aucune confiance, qu'elle le méprisait même. Il n'y accordait aucune importance, même s'il était déçu de ne pouvoir s'acoquiner avec quelqu'un qui avait autant de force et de souplesse. Leur duo aurait été fabuleux. Elle avait un esprit aussi calculateur que le sien, avait ses priorités. Il aimait cet état d'esprit. Elles n'étaient simplement pas compatibles avec celles de Munisaï. Quel gâchis. En revanche, Azariel lui avait voué une confiance assez grande pour lui dire où il se cachait avec la petite Otsu. Il avait à son tour avoué cela à Chymes, qui n'avait pas honoré sa promesse et l'avait laissé au grade de simple Protecteur. Cette pensée fit serrer les poings à Munisai. Il guettait depuis lors une occasion de lui rendre la monnaie de sa pièce. Une faille, une fissure dans son armure. Il y avait bien Malagar, mais il était trop fort. Les petits étaient bien gardés. Et Azariel étant parti, il ne disposait plus de moyen de pression sur Chymes. Alors il guettait. Il avait la rancune tenace, et assez de patience pour l'assouvir. Il se plaisait à penser que cela faisait de lui quelqu'un de redoutable. Assez redoutable pour elle.

Il dormait à la Taverne depuis qu'elle ne s'y trouvait plus. Il allumait souvent la wadio, non pour parler avec les Miliciens - quoique ça le prenait quand il se sentait de bonne humeur, c'est-à-dire d'humeur à se moquer de tout ce qui bougeait - mais pour se tenir au courant. Et aujourd'hui, il avait appris quelque chose qui lui plut instantanément. Cela lui plut à un tel point qu'il sourit. Il ne voyait pas comment exploiter les ennemis de Chymes à ses fins, ça viendrait. Il continua de faucher en attendant la nuit. Il égorgea un troupeau de tofus pour se nourrir quand la nuit tomba. Et quand tous les Miliciens eurent déserté le canal wadio, il l'éteignit à son tour. Il avait beaucoup à penser. Il se mit à marcher entre les arbres, là où la lumière de la lune ne passait plus à l'instar des habitants des contrées d'Amakna. La haine coulait à flot en se mêlant à son sang, nourrissant son corps autant que la chair des tofus. Il en frissonnait de plaisir, il se sentait en vie.

A point nommé arriva une douleur violente sur son flanc gauche. Il ne comprit pas ce qui lui arrivait mais son sang coulait déjà sur sa hanche et il gémit de satisfaction. La seconde suivante son visage s'enfonça dans la terre et une main l'y maintint quelques secondes. Une paire de jambe l'enfourcha lourdement. L'air avait déserté ses poumons quand la pression se relâcha assez pour qu'il puisse tourner la tête et respirer. Une voix plaisante lui parvint alors :

"Bonsoir. Comment allez-vous ? Faisons les présentations, moi je m'appelle Keridan."

La pression sur son dos disparut. Le dénommé Keridan le retourna comme un sac de blé et l'attrapa par le col pour le soulever à hauteur de son visage. Son regard se porta sur son poitrail, et il sourit aussitôt. Munisai ne distinguait pas sa tunique, cela dit l'odeur de sang lui indiqua qu'il s'agissait d'un de ses condisciples.

"Un Milicien, quel ravissement ! Tu es exactement l'homme que je recherchais."

Deux rires distincts, moins raffinés que le ton de Keridan, lui parvinrent sourdement. Munisai ne dit rien. Maintenant que la surprise était passée, il était curieux de savoir pourquoi ce blason qu'il détestait suscitait tant d'intérêt. Il détendit ses muscles pour manifester son absence de résistance et attendit la suite.

"Quel est ton nom ?
- Munisai.
- Eh bien Munisai, es-tu prêt à rendre service ?
- Dépend de ce que vous avez à offrir..."

Keridan s'esclaffa, l'air joyeux.

"Décidément, tu me plais. Vois-tu, je t'ai observé... Tu ne manifestes pas beaucoup d'intérêt pour la Milice ni pour sa meneuse, je me trompe ?"

Munisai fronça les sourcils avant de sourire légèrement. Il n'en croyait pas sa chance. Une explication impossible se formait dans son esprit malsain. A présent, il désirait ardemment connaître la suite. Il secoua la tête de gauche à droite : non.

"Alors laisse-moi t'offrir une chance qui ne se représentera pas..."

Keridan laissa planer un silence, le regard pétillant. Munisai distinguait clairement son torse nu et ses pupilles parfaitement noires et opaques. Il plissa les yeux. Si cet homme était à la hauteur de son paraître, il l'intéressait fortement. Son interlocuteur prit une voix douce pour reprendre :

"Je veux que tu m'aides à tuer la vampire... Je te dirai quand et comment. Attention Munisai... Je suis un homme de promesse alors crois-moi quand je te dis ceci : le moindre faux-pas de ta part te sera fatal."

La tête de Munisai tourna brutalement vers la droite. Sa joue gauche le brulait. Keridan venait de le gifler violemment. Le regard de la victime se mit à étinceler de colère. Keridan continuait de sourire de manière aimable, guettant sa réaction avec une satisfaction évidente. Il le releva sans effort et le garda à proximité de son visage. L'instant d'après, le dos de Munisai heurtait douloureusement un tronc d'arbre, sa tête avec.

"Je te recontacterai, Munisai..."

Les rires des trois acolytes l'accompagnèrent dans l'inconscience.
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Appah Timore
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MessageSujet: Re: Trahison...   Trahison... Icon_minitimeLun 8 Fév - 5:36

La nuit tombait quand Appah quitta la Taverne. Ses pieds nus laissaient leurs empreintes dans la terre humide et une rosée crépusculaire imprégnait son sarouel. Les herbes hautes fouettaient ses cuisses sur son passage. Dans son sillage, elles se couchaient, piste facile à repérer et à suivre. Il n'y prenait pas garde. Sa course l'écartait de la forêt, de sa lisière menaçante. Limite entre les ténèbres et l'ombre. Ici on pouvait voir le ciel.

Il n'allait nulle part. Il avançait sans but, juste pour sentir le vent glacer sa peau. Écouter la nuit. Mille bruissements inconnus, échos de chants, un appel au loin, son souffle. Sentir la vie, au dehors, au dedans.

Il s'arrêta bien assez vite, la respiration haletante, rauque. Il s'accroupit pour raffermir ses jambes chancelantes. Un vertige passager allumait de petites lueurs devant ses yeux. Sensation de faiblesse, presque un envol, presque agréable. Comme l'abandon qui suit la Poudre. Mais on ne plane pas éternellement. La chute vient. Mortelle.

Malgré tout, malgré tout, les plantes continuaient à danser dans le vent. Cela faisait de grands frissons à la surface du monde, des risées miroitant à la lumière de la lune. Il était vivant. Il se releva doucement, pour mieux observer ce qui l'entourait. Il se trouvait au milieu d'un champ. Autour, d'autres parcelles avaient été moissonnées, mais pas la sienne. C'était la saison des récoltes. Il était incapable d'identifier de quelle céréale il s'agissait. Près de chez lui, dans les Landes, le sol était trop pauvre et l'on n'y cultivait que des pommes de terre et des topinambours. Il n'y connaissait donc pas grand chose. Ce n'était pas très important.
Une jambe devant l'autre, mécanisme naturel de la marche, cela fonctionnait encore, c'était déjà ça. Il avait assez pris l'air, il était temps de revenir sur ses pas.
Il retrouva la route sans trop de mal, en suivant les haies jusqu'à tomber sur la rangée d'arbres qui la bordait. Il s'était éloigné davantage qu'il ne le croyait. Des nuages s'étaient levés, dérobant l'éclairage de la Lune, enveloppant les étoiles d'un manteau feutré. Il n'avait qu'à suivre la route pour rentrer à la Taverne. Même sans le secours du ciel, cela ne devrait pas être trop compliqué...

C'était sans compter la masse en travers du chemin, qu'il ne perçut qu'au moment où il trébucha. Il s'écroula de tout son long, sans rien pour se retenir, s'écorchant les bras et les coudes sur les graviers. La brûlure doucereuse qui suivit ne l'empêcha pas de pousser un juron, maudissant les arbres et leurs racines mal placées.

Il crut entendre une réponse, entre le grognement et le gémissement, et se figea, adressant ses plus plates excuses à Sadida. Il rangeait d'ordinaire les manifestations divines au rang des superstitions, mais on n'était jamais trop prudent, surtout de nuit, après avoir insulté les forêts et toute leur parenté.
Un coup d'œil craintif en arrière lui apprit que la cause de sa chute n'était nullement végétale, mais une paire de jambes, appartenant à un Sacrieur étendu dans le fossé. Il s'approcha à quatre pattes, examinant le corps d'un oeil expert. Il respirait, et semblait simplement assommé. Il glissa la main dans les cheveux sombres et trouva ce qu'il cherchait: des mèches emmêlées, rendues poisseuses par le sang, et la bosse enflée d'une commotion. L'hémorragie s'était arrêtée d'elle même, et la plaie semblait sans gravité. Il entreprit de fouiller l'homme malgré l'obscurité, dans l'espoir de récupérer quelques kamas ou objets de valeur. Evidemment, il y avait de fortes chances pour que son aggresseur l'ait déjà dévalisé, mais mieux valait ne pas louper une occasion...

La première chose sur laquelle il mit la main lui fit immédiatement stopper son activité. L'insigne portait la marque de la Milice Ecarlate. Ahanant, il traina le corps sur la route dans l'espoir de distinguer son visage. Il lui fallut se reposer une bonne minute pour reprendre son souffle après cet effort. Une éclaircie dissipa finalement la pénombre: il reconnut la cicatrice. Il ne l'avait rencontré qu'une fois, mais il se souvenait de Munisaï. C'était lors de l'accouchement de Chymes. Le Sacrieur s'était montré infect, alors que la Meneuse avait besoin d'aide et de soutien... La colère qu'Appah avait éprouvé à l'époque demeurait vive. Ce sale type n'avait pas été puni, tout ça parce qu'il bénéficiait d'on ne savait quel aval de la part d'Azariel... Et malgré son attitude, il portait encore leur marque.

S'il le tuait, qui irait se plaindre? Personne ne saurait qu'il était responsable, puisque quelqu'un d'autre l'avait attaqué avant lui... Il ne méritait que ça. L'envie de meurtre, qu'il repoussait depuis si longtemps, remonta en lui comme une vague malsaine. Serrer ses doigts autour de sa gorge vulnérable, serrer jusqu'à le voir suffoquer, offrir sa carcasse en pâture aux corbacks et son âme à Rushu. Elle serait contente. Elle cesserait de le torturer, et pour un temps... Elle s'éclipserait. Ce ne serait pas mal. Il le ferait pour Chymes, pour venger l'affront qu'elle avait subi. Pour la Milice, qui n'avait pas besoin de ce parasite.

Perte de contrôle. Ses mains se remirent à trembler, et il les contempla, araknes laiteuses et frémissantes. Soif de sang, besoin de Poudre, manque. Pas pour Chymes, pas pour la Milice. De mauvaises raisons.
Il serra les poings. Munisaï était allé trop loin, mais rien ne prouvait qu'il représentait une menace. Il n'avait pas le droit. Pas le droit de réduire à néant le possible de quelqu'un. Et ce quelqu'un était un compagnon d'arme. Il se devait donc de l'aider.

Avec un soupir, il fouilla dans sa besace et en sortit les bandages qui ne le quittait jamais. Il en avait souvent besoin, même si sa fierté de Sacrieur le poussait à affirmer le contraire.
Il n'avait pas davantage de matériel de soin, et se contenta de couper la mèche empâtée dans la chair à vif de sa dague, pour mieux panser la plaie. Il faudrait désinfecter dès que possible.
Il plaça son sac sous la nuque de Munisaï et s'aventura dans les broussailles à la recherche de bois relativement sec. Il mit une demi-heure à allumer un feu, puis s'assit à côté du blessé. Il pesait moins lourd que l'autre Milicien et aurait surement eu des difficultés à le porter en temps normal. Dans son état actuel, il en était tout bonnement incapable. Attendre, c'est tout ce qu'il restait à faire. Attendre qu'il revienne à lui. Il n'aurait pas de mal à veiller. Malgré la fatigue, le sommeil le fuyait. Un seul besoin occultait tous les autres. Et quand il dormait, il rêvait de Poudre.
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