Deux pour le prix d'un!

"Et voilà, on est encore perdus!"

Cette phrase, prononcée si fort, rompit le calme habituel de la forêt.

"Bien sûr que non! C'est juste que j'ignore où nous sommes..."

Sortant de la pénombre, une silhouette à l'allure peu engageante avançait avec difficultés. Il s'agissait d'un homme tenant la bride d'une Dragodinde, elle même chevauchée par une femme. En observant plus attentivement ces deux individus, on pouvait voir qu'aucun n'était vraiment ordinaire...

Deux pour le prix d'un! Ps-kai10

L'homme portait en guise d'habits une tunique vert pâle à motifs particuliers: ceux-là même qui ornent les les vêtements des bandits du clan des Riktus, un pantalon orange vif et sur ses épaules était enroulé un large cache-nez noir. Il n'était pas aisé de distinguer son visage, la pénombre n'aidant pas, car il était en partie caché par l'ombre de son casque... ressemblant comme deux gouttes d'eau aux masques des tristement célèbres Chevaliers Noirs. A première vue, il ne semblait pas posséder une quelconque arme, et il était difficile de se prononcer quand à l'appartenance de l'individu à tel ou tel culte... La paire d'ailes dans son dos aurait fait pencher la balance vers l'Eniripsa si ces dernières n'avaient pas été aussi immatérielles.

"C'est précisément la définition de "perdu" me semble-t-il"

Le ton de sa voix ne laissait aucun doute sur son degré d'énervement. Il poussa un soupir d'agacement et s'arrêta de marcher. La Dragodinde qu'il tenait en bride s'arrêta également, un peu étonnée ( du moins, autant que faire ce peut pour une Dragodinde).

"Encore une pause?" demanda la cavalière.
-Je te signale que je suis le seul à marcher ici... Relis-donc la carte que t'a donné m'sieur Malagar, on a peut-être raté quelque chose.
-Je ne crois pas qu'on en apprenne plus que ce que l'on sait déjà, mais soit..."

La jeune fille sortit une carte et la déplia. On pouvait voir à l'usure que l'objet avait été plié et déplié de nombreuses fois en peu de temps.
Plongée dans la lecture de la carte, elle passa machinalement la main dans sa cape de voyage en peau de Kitsou qui l'enveloppait presque totalement: seules ses mains et le bas de ses jambes dépassaient, en plus de deux queues fourchues propres aux disciples d'Osamodas. Sur sa tête elle arborait fièrement un étrange bonnet rutilant aux couleurs chatoyantes et aux reflets changeants, cachant probablement ses cornes mais laissant toutefois découvrir de longues mèches de cheveux blancs aux reflets dorés. Les finitions de ses vêtements ainsi que les décorations du harnais de sa monture laisseraient penser que sa propriétaire appartient à un milieu social assez élevé.

"'Dans la Forêt Interdite, suivez le chemin qui vous mènera à une clairière proche d'un Grand Orme, notre repaire se trouve dans le bâtiment marqué de notre Blason'. Le problème c'est qu'on n'a pas vu de chemin.
-Si au moins on savait à quoi ressemble un Orme, on pourrait retrouver le Grand Orme facilement puisqu'il dépasse des autres!
-Je ne crois pas que ça soit dans ce sens là qu'il fallait le comprendre..."

Sur ces entrefaites, l'étrange duo se remit en route, non sans se disputer sur les diverses interprétations possibles des mots de la carte.
La joute verbale aurait pu durer des heures et des heures quand heureusement, la chance leur sourit enfin: au détour d'une rangée d'arbustes, ils virent poindre les rayons du soleil de plus en plus forts.

"Enfin une clairière!
-Je crois que cette fois c'est la bonne, je vois une Taverne! Et il y a le même emblème que sur le bas du parchemin!
-Chouette! Je commençais à en avoir plein les bottes de cette forêt. T'as pas oublié le parchemin de candidature?
-Ne t'inquiète pas, par contre je n'ai pas très bien compris à qui nous devions le remettre... Sire Malagar n'a pas été très clair là dessus.
-Entrons, on verra bien.
-N'oublie pas: c'est moi qui prends la parole. Tu as l'étrange faculté de gaffer au pire moment possible, je ne tiens pas à prendre le risque...
-Oui, bon, j'ai compris! En attendant il vaut mieux que je passe devant, cet endroit me paraît quand même assez louche."

En parlant, il remonta son cache-nez au niveau de son visage (révélant au passage un motif de tête de mort) pour se rassurer en un certain sens, mais surtout pour éviter de montrer trop facilement ce à quoi il pense.

Poussant la porte en Merisier, ils entrèrent dans la Taverne: dans un premier temps leurs yeux mirent du temps à s'habituer à la relative obscurité ambiante, le contraste de lumière entre l'extérieur et l'intérieur du bâtiment étant un peu trop fort. Au bout de quelques minutes, ils commencèrent à distinguer les nombreux clients, la plupart semblant se demander ce que ces deux gugusses faisaient à rester plantés devant l'entrée sans bouger. Nos deux compères eurent une sorte de blocage quand ils perçurent la vague d'interrogations concernant la tenue peu réglementaire du pseudo-éniripsa, et n'osèrent pas avancer vers le comptoir...

Deux pour le prix d'un! Ps-kai11

[HRP: Bien le bonjour à vous,
Normalement, je devais faire une candidature époustouflante, mais les éléphants trapézistes, les ornythorynques jongleurs et les pirates-ninja zombie mutants cybernétiques de l'espace se sont subitement décommandés.
Alors comme vous pouvez le constater, il s'agit d'une candidature double pour chacun de mes persos: Kaizel l'Osamodette spécialisée dans l'invocation ( mulàboost $$$) de cercle 69, et Lethis le Chevalier/Bandit, accessoirement Eniripsa spécialisé dans les sorts de soutien ( healbot $$$) de cercle 60.
Je sais que c'est inhabituel et plutôt inédit comme demande, mais d'un point de vue RP aucun des deux n'eccepterait d'être dans une Guilde sans l'autre. ( et puis qui ne tente rien n'a rien...)
Pour ma part, je suis sur Kuri depuis le début du serveur et je progresse tranquillement dans mon coin. Je n'ai jamais été dans une guilde, d'une part parce que je suis assez peu sociable, et surtout parce que je n'ai jamais trouvé une ambiance qui me convenait. Je ne pratiquais pas non plus le RP de façon intensive: si en face ça n'est pas réceptif, je n'insiste pas.
Pourtant le Background de mes personnages est fixé depuis très longtemps mais jamais mis en application... à mon grand regret. La rencontre providentielle entre Lethis et Sire Malagar il y a quelques jours a été le déclic: s'il y a bien un endroit où je pourrais laisser s'exprimer librement la personnalité loufoque de mes deux terreurs, c'est ici et nulle part ailleurs.
Voilà, merci d'avoir pris le temps de me lire, j'attends vos réponses avec impatience ^^
( les dessins sont de moi ^^ je crois que j'ai pulvérisé mon record qualité/temps...)]

La Taverne du Ponay qui Tousse.

Elle avait beau être située dans un coin paumé de l'Amakna, perdue au beau milieu de nul part, mais elle attirait son lot d'aventuriers perdus, de Pandawa en quête de bière à forte teneur d'alcool, ou de refuge lorsque les temps sont difficiles en matière de météo. Un endroit chaleureux. Enfin, presque. Car vous savez, la taverne n'est pas un endroit ordinaire, une auberge du même genre que l'on retrouve partout sur le continent. C'était celle qui servait la plus grande diversité de boissons, cocktails, et bière de tout l'Amakna. Et l'on pouvait y manger également. Tant que les Kamas était abondant, tant les services étaient de bien bonne qualité. Mais avant toute chose, cet édifice était reconnu de bouches à oreilles pour offrir bien plus que de la bière et un toit pour la nuit...

Malagar le savait fort bien, il en faisait partie depuis déjà un long moment. Et que de moments... Il en avait croisé, des personnes particulières. Tous plus unique les uns que les autres. Des départs, des nouveaux, il les avait vu défilé. Il connaissait presque tout les recoins qui lui était étranger autrefois. Mais n'eut été de sa fidélité sans borne, il n'aurait jamais terminé là où il était maintenant. Pendant un année, il avait mené des hommes au combat, dirigé des sections d'une poigne de fer et des nerfs d'acier l'aidait dans les missions offensives vouées à l'échec. Mais ce temps qui fut glorieux un moment s'éteignit paisiblement. Il en avait souffert quelque peu, c'est vrai. Le colosse en avait vu, des choses... Mais peut-être ne s'attendait-il pas à tout ceci? Lui, à la place d'Azariel? Sans aucun doute.
La confiance régnait dans son regard. Un sourire indescriptible. Pourtant, c'était une journée comme une autre. Si l'on veut.

- On ne bouge plus? Ça doit être l'épuisement, après un si long trajet...

Malagar était adossé contre le mur, juste à côté de l'entrée, la tête rivée vers le sol ainsi que les bras croisés. Il portait, un heaume d'acier ébène et de d'argent grisé, finement décoré et ouvragé. La visière cachait son regard sous un voile d'obscurité. C'était plutôt pratique chez les Iops, car les ennemis ne peuvent deviner, au travers des yeux de ceux-ci, ce que ces guerriers prévoient comme style d'attaque, ce qui généralement se traduisait par un assaut frontal, et direct. Quand l'on connait bien les Iops, qui préconise ce type de charge, c'était somme toute prévisible et facile à éviter. Mais il ne faut juger un Iop par son allure, car certains ne font pas dans l'habituel. Un peu comme le guerrier Gaulmien, qui lui, à l'instar des autres Disciples, semblait savoir un minimum réfléchir. Mais cependant, le casque lui allait plutôt bien. Il n'avait pas lésigné non plus sur le reste de son uniforme, la tunique décorative, la légère cape, ainsi que ses bottes, lourdes bottes de même acier et argent que le casque et les gantelets. Son visage laissa passer un demi-sourire chaleureux, plein de bonté. Le contraire que laissait présager son habillement sombre.

- Allez, allez... Faites comme si rien n'était. J'ai l'habitude de voir des personnes anxieuses entrer dans cette taverne un peu spéciale, dit-il, avec un ton doux.

Il releva la tête, toujours en souriant légèrement. Il décida de se redresser fièrement, et de marcher, en faisant claquer machinalement ses bottes de métal noir de nuit, qui laissait échapper un tintement léger. ''Ting... Ting... Ting...''. Comme si ce n'était pas assez pour alourdir l'atmosphère, il se mit les mains derrière le dos tout en se déplaçant, tout en laissant un impression qu'il jaugeait l'air ambiant.

- Si y'a quelqu'un qui a l'intention d'enquiquiner ces deux-là, je lui casse la figure. C'est clair? renchérit Malagar, sur un ton menaçant et autoritaire à l'ensemble de la clientèle qui dévisageait l'Eniripsa et l'Osamodette.

Chose qui semble-t-il avait convaincu les clients de la Taverne de ne pas échauffer les esprits, et les discutions et beuveries reprirent de plus belle, comme si rien ne s'était passé. Il alla se poster devant les deux acolytes, en esquissant un sourire. Il fit une courte salutation d'usage.

- Bonjour Lethis, et bonjour... Mille Kaizel, dit-il en faisant le baise-main à cette dernière, avant de reprendre sa posture normale, soit droite, et la main droite sur le pommeau de son épée accrochée à sa ceinture. Je crois que nous avons quelques formalités à régler, hmm? Suivez-moi, nous allons nous asseoir près du Panneau, juste là-bas, afin de voir à ce que tout se passe dans l'ordre et la bonne humeur...

Il se dirigea alors à une table non loin du comptoir, et invita ces drôles de partenaires à s'asseoir d'une main invitante.

Absorbé par ses pensées, l'Eniripsa ne remarqua pas la présence du grand Iop, même lorsque ce dernier fit un baisemain à sa comparse.

"Zut de zut, vu le monde qui nous dévisage, il y en aura forcément un pour poser "la" question... pensa-t-il. Qu'est ce que je ferai à ce moment là? Si tout le monde ici nous tombe dessus, on aura du mal à s'en sortir... Mais si je ne fais rien, ça va paraître...
-Ben alors, tu viens?"

Rammené à la réalité, il vit enfin que les clients avaient repris leurs discussions et que le Sire Malagar était là. Devant le regard interloqué de la jeune fille, il bredouilla presque inaudiblement:

"Euh, oui, s'cuse... Je réfléchissais."

Ils s'attablèrent enfin près du comptoir, en face du grand Chevalier. Après des jours et des jours à errer en forêt, la chaleur ambiante leur parût comme la meilleure chose qu'ils aient connu depuis longtemps.

"Comme vous me l'aviez demandé, j'ai apporté le document écrit afin de postuler dans la Milice. Je ne vous cache pas que nous avons eu du mal à trouver le chemin de cette Taverne..." Dit Kaizel en sortant un parchemin de sous sa cape.

Elle déroula le document et le déposa à plat sur la table avant de le présenter au Milicien. Le papier avait l'air vieilli et rapiécé sur les bords, néanmoins le texte était écrit parfaitement droit malgré l'absence de lignes, et l'écriture très soignée, ronde, agréable à lire:

"Bien le bonjour à vous,
Je me présente: je suis Kaizel et mon compagnon d'infortune répond au nom de Lethis.
Mon nom de famille n'a plus d'importance à ce jour, et peut-être avez vous déjà entendu parler de nous...
En effet, nous sommes recherchés par tous les chasseurs de têtes du continent, mais pour un crime que je n'ai pas commis.
C'est ce qui me pousse à m'adresser à vous: nous avons besoin de protection le temps que nous trouvions qui est responsable de notre situation.
Bien entendu, nous sommes prêts à honnorer notre devoir envers la Milice Ecarlate: nous avons de nombreux talents qui vous seront sûrement utiles: nous savons nous battre, jongler et faire de la musique, je suis également aprentie pêcheuse et mon garde du corps est alchimiste à ses heures.
Considérés comme des parias dans toutes les grandes citées, vous êtes désormais notre dernier espoir de réhabilitation dans ce vaste monde.
Signé: Kaizel et Lethis"

Malagar observa le parchemin dans un silence qui aurait semblé désarmant pour quelqu'un de nerveux. Il le retourna, afin que celui-ci lui fasse face, et commença sa lecture. Il se passa un moment, et les mouvements sans bruit et à peine perceptible de ses lèvres à l'œil faisait état qu'il lisait en répétant dans sa tête ce qui figurait sur le vieux papier. Une technique vieille comme le monde des Douze pour bien assimiler une leçon, des écrits et des apprentissages, la répétition. Il releva la tête, et fit un léger sourire.

- C'est bien jolie, cette écriture... Parfait. Je crois que nous pouvons passer à l'étape suivante, dit-il, d'une voix encourageante et calme.

Il prit d'une main délicate le petit parchemin légèrement vieilli et rapiécé. Bien que cela semblait inadéquat au yeux de certains, les parchemins dans ce genre sont plutôt bien vu, en fait. Le jauni de la feuille ainsi que les bordures un brin déchiré, suivi d'une écriture bien bouclée était la marque distinctive des documents importants, et souvent de lettres de hauts dignitaires. Sans aucun doute, cela donnait un espèce de prestige à une postulation, une lettre, et si le contenu était convenable, justifié, il s'agit en quelque sorte d'un chef-d'œuvre littéraire pour un lecteur passionné. Malagar savait distingué ce genre de lettres écrits par la noblesse, cela lui ayant été enseigné par son regretté maitre d'armes, Adren Haline. Cela faisait parti d'un certain barème exigé pour être qualifié comme un chevalier à part entier. Puis, il sortit un petit poignard, mais plutôt le genre de lame qui ne sert à combattre, mais plutôt à ouvrir la poste chez les seigneurs. Comment a-t-il pu mettre la main sur un exemplaire de ce couteau bien spécial? Probablement grâce à une coquette somme, donné à un marchand qui revendait des accessoires de luxe sur les marchés Bontarien, matériel souvent à des prix exorbitants. Heureusement que la qualité était au rendez-vous. Le poignard était serti à la garde de multiples points de rubis à l'apparence réfléchissante. Les multiples facettes était finement ciselé d'une main de maître joaillier, et la poigne avait quelques gravures dans un langage inconnu du grand public, probablement de l'Amaknéen Ancien, au vue des runes qui servaient de lettrage. La rainure de la lame, en son centre, avait un mince filet d'or d'incrusté dans l'acier réfléchissant.

Malagar se dirigea alors vers un espèce de babillard. D'apparence anodine, elle était cependant la place de réunion des nombreuses candidatures mises de l'avant par les aventuriers s'ayant risqué d'y accrocher quoi que ce soit, allant du grand guerrier sans cervelle, à l'irréductible Astrubien en manque de sensation forte. Cependant, le Panneau des candidatures, comme il était ainsi nommé par les Miliciens et la Patronne, ne comportait rien pour le moment. Je dis bien, pour le moment, car le Iop casqué s'apprêtait à ficher le parchemin de Kaizel et Lethis sur le tableau, de façon à ce qu'il soit bien en vue par tout ceux qui y jetteront un coup d'œil dans un futur proche. C'est exactement ce qu'il fit, d'une manière calculée et délicate, de façon à ne pas abîmer le précieux bout de papier. Un geste exécuté dans une précision déconcertante, et d'une lenteur calculée à faire froid dans le dos des gens les plus stressés du continent. Il se retourna, une fois le parchemin en place et placé en évidence, en affichant un sourire.

- Maintenant, il ne s'agit plus que d'attendre, ajouta le Cyclone de Gaulmes. Et pendant ce temps, vous pouvez vous restaurer. Ce sera à ma charge. mais n'exagérez pas, huhu.

Sur ces mots vaillants, il enleva son heaume d'acier, révélant sa chevelure moyenne et aérodynamique. De couleur vermeille. Un rouge profond, obscure, qui avait de quoi faire réfléchir ceux qui pensait qu'il était roux comme tout les autres disciples. Mais est-ce seulement ce qui le différencie des autres Iops? Sûrement pas, mais nous ne nous étalerons pas sur le sujet... Du moins, pour le moment. Il retourna s'asseoir à la table où ses nouveaux amis étaient, en posant son casque au pied de la chaise.
Hospitalité qu'il démontrait.
Patience... Attente.

Chymes passait ce qu'on appelle communément une mauvaise journée. Une journée exécrable, qui était précédée d'autres journées tout aussi détestables, et qui probablement serait encore suivies d'autres affreuses journées. Eh oui, imaginez deux minutes. Vous ouvrez les yeux, la pièce tourne, vous avez le cœur au bord des lèvres et une flemme immense de vous lever. Deux options s'offrent alors à vous, vous obéissez à votre flemme et vous en foutez partout, ou vous vous levez et espérez viser la cuvette. Après, faut s'habiller, se préparer le petit déj' parce que le feignant poilu de mawi dort encore, et avant que vous ayez vu le temps passer, il est déjà l'heure d'ouvrir la Taverne au public. A partir de là, faut tenir le bar et endurer la fatigue qui va avec, fatigue à laquelle vous n'êtes momentanément plus immunisé. Faut être rapide pour servir, attentif à ce qu'on vous paie, calme devant les impatients puisqu'il n'y a plus moyen de leur coller des trampes à la douzaine, et avoir l'œil ouvert pour le premier Milicien qui passerait, afin de le harponner et le mettre au comptoir à votre place. Histoire de retourner vomir et essayer de s'entraîner, ou travailler un peu.

Journée à la con quoi.

Surtout quand l'une des personnes que affectionnez le plus au monde se conduit d'une manière que vous ne pouvez pas comprendre. Le prénom de Jeth apparut furtivement dans l'esprit de la craette, et elle le chassa d'une grimace.

Donc, quand la vampiresse temporairement vivante vit entrer les deux zozo, elle fut soulagée que ce fût Malagar qui les prît en charge. Elle le regarda les inviter à une table et lire un parchemin qu'il accrocha ensuite au Panneau. Elle ne jeta pas un regard vers les nouveaux - elle avait de moins en moins l'énergie pour prétendre à la mascarade commerçante, on sourit, on est poli, on invite à consommer plus encore. Non, elle se dirigea tout droit vers les parchemins, anciens et nouveaux. Sa réputation n'était plus à faire parmi les clients, de toute façon. Tous savaient qu'il fallait pas la chercher, qu'elle avait ses humeurs et pi c'est tout. Ça changeait pas la qualité des consommables, après tout, et de toute façon ça mord quand c'est pas content, ces bestioles, surtout quand c'est enceinte. Autant la fermer dans ces cas-là.

Elle lut le parchemin d'une traite, et son sourcil gauche se leva quelque part au milieu de sa lecture.

"Ah ouais, donc les gens nous prennent pour un refuge à chienchien perdu en fait."

L'écriture était pas mal, fallait leur reconnaître. Et au fond, s'ils apportaient leur contribution à la guilde, ça pouvait pas faire défaut. Elle sortit donc son martal à pour, et tamponna d'un coup sec. Puis elle jeta un oeil à Malagar et lui lança :

"Bon, c'pas tout ça mais j'fatigue moi, tu me remplaces au comptoir ?"

On distinguait clairement la lassitude profonde dans sa voix, la crise de nerfs ne devait pas être loin.

[Appah ne pouvant pas se déplacer (et faisant assez preuve d'ubiquité à ce jour) je me prononce pour sans hésitation ^^. C'est pas faute d'avoir envie de faire du rp X3]

[Appah, t'es nouvelle donc je t'enyeule pas. On évite au maximum de répondre en HRP, même quand notre perso n'est pas dispo RP parlant. On préfère utiliser un subterfuge un peu farfelu, on trouve que ça vaut mieux.

D'autre part, les autres, la candidature traîne violemment là, alors magnez-vous de répondre ! Vous avez jusqu'à lundi soir, allez zou !]

Malagar regarda Chymes. Le fait qu'elle soit enceinte la rendait faible, car ceci puisait dans toute ses réserves d'énergie. Du coup, ça faisait surprenant, car à sa connaissance, elle était tout sauf fatigable. Il faut croire que lorsque l'on passe de vampire à humaine l'instant d'une grossesse, le choc est violent. La fatigue se faisait sentir. Et puis, elle était tout simplement pas en état de tenir la taverne convenablement dans cette état. Du moins, pour une période prolongée cela dit. Il hocha de la tête.

- M'oui... Mais avant, il faut bien que j'annote ce parchemin, dit-il, suivit d'un petit rire. J'en ai pour un instant, n'ait crainte, huhu.

Il se leva de sa chaise, laissant à la table les deux comparses qu'il avait accueillit plus tôt dans la taverne, et alla se ficher devant le Panneau. Il sortit dès lors une plume de Maître Corbac, qu'il trempa dans un encrier situé sur une petite table à proximité du babillard. Il apposa son approbation évidente avec une écriture bien bouclée, en s'assurant que tout était parfait sur le moment.
Il se retourna, et alla voir Kaizel et Lethis, tout deux encore assis à la table. Il haussa des épaules avant de se prononcer.

- J'dois tenir le comptoir. Que voulez-vous? Ça fait partit du boulot, eheh. Allez, à tout à l'heure, peut-être! s'exclama Malagar, en faisant une courte salutation de la main.

Il se dirigea vers l'arrière du comptoir, et prit place, afin de desservir les clients qui s'y ruait littéralement pour prendre une chopine bien mousseuse de leur meilleure bière. C'était bien étrange en soit...

Un Iop qui joue les Taverniers. Qui l'eut cru? Certainement pas lui.

[Allez, on se bouge les fesses, les Miliciens, on ne va pas attendre éternellement! À vos plumes et bulletins de vote, et zoooou! *perroquet derrière Chymes*]

[Chymedit : on ne reprend que les meilleures idées :] ]

Nexty ouvrit doucement la porte pour ne pas faire trop de bruit puis il fonça vers une table inoccupée. Il jeta un coup d'oeil sur Malagar qui était a se moment au bar. Il remarqua aussi deux personne qu'il n'avait jamais vu ici. il demanda a son chacha d'aller voir s'il y avait quelque chose d'intéressant sur eux ou sur leur table.

Le chacha n'ayant pas vraiment le choix se dirigea discrètement sous la table des inconnus puis jeta un coup d'oeil discret en remarquant qu'un parchemin l'empêchait de les voir. Le chacha sortit de la taverne, prit un caillou entre ses dents puis se remis sous la table. Il recula un peu pour le balancer et faire tomber une chope sur une table voisine. Les deux individus n'ont donc pas vu le chacha prendre le parchemin.

De retour, le chacha donna le parchemin a Nexty. C'était une candidature...

-...Bon... J'vais y répondre... Sa me permettra peut-être d'éviter d'éplucher les patates...

Il examina plusieurs fois la candidature, puis il se leva et s'installa à la table des postulants.

-Yo, j'suis Nexty un membre de la milice, et je suis Pour que vous y entrés.

Il remit la candidature à sa place puis se dirigea vers sa table.

Appel entra de la Taverne.

De force. Il n'aimait pas cet endroit. Plein de gens sans Curry. Quelle horreur, inacceptable.
Mais il le devait. La réserve a Curry était la-bas. Et il lui en manquait, justement, en ce jour maudit.

Et puis, il faut passer un peu devant le panneau des candidatures, et répondre, meme si cette tache lui déplaisait.

Après avoir rempli ses poches de Curry, et en avoir bouffé quelques poignées, il se dirigea vers le tableau, vut la candidature de Kaizel et Lethis.

Kaizel, qui lui avait promis de vénérer le Curry.

Il allait donc sans dire qu'il était pour leur entrée, et apposa un POUR, a l'encre Currysée.

[Je t'annonce que tu es pris en période d'essai.
Contactes Chymes, Barbomb, ou moi (Lorsque je serai accrédité des droits§) en jeu afin de compléter l'intégration, /w *nom*

J'annonce d'ailleurs que je vais m'occuper du tutorat, pour une fois. :')

NB : Pour ceux qui n'ont pas répondu, je laisse le fil ouvert. Comme ça, tout le monde peut y mettre son grain de sel.§]

[Je m'excuse de ne pas avoir répondu avant, mais avec nowel, nouvel an, la famille, toussah, dofus est au ralenti pour moi pendant ces vacances. Enfin, j'espère qu'il n'est pas trop tard pour répondre!
Bienvenue en tout cas!]

Xaleis était méconnaissable. Assis dans un coin de la taverne, il ne portait pas sa tunique habituelle dans laquelle on l'aurait reconnu.

Il se trouve que la patronne avait pas mal tendance ces temps-ci à passer le comptoir à qui avait le malheur de passer par la taverne sans avoir rien à faire. Et Xaleis était de ceux qui n'étaient pas souvent débordés. Il s'entrainait, fléchait à vue beaucoup de choses, mais hormis cela, il avait tendance à préférer les lwasirs au travail... Discuter et boire, ah!
Surtout qu'on avait pas à se plaindre de la paye, à la milice. Poser ses pieds sous la table était tellement bon!

Xaleis s'était donc accoutré à la mode Bouftou, avait loué une dragodinde pour la journée, et se baladait, une grosse épée iop dans le dos. Bon, la supercherie devrait pouvoir tenir suffisamment longtemps pour s'éviter quelques heures de boulot.
Il jouissait ainsi, accoutré comme tout aventurier abruti qui se respecte, d'une paix royale, et pouvait s'adonner à son passe temps favori : observer les allées et venues dans la taverne.

Alors, on avait vu rentrer deux drôles de spécimens, que Malagar avait tout de suite récupéré.
"Dommage, se dit Xaleis. Je pressentais qu'on allait bien se marrer..."

Il y avait eut échange de parchemins, regards en coin vers le nouveau patron pour essayer de savoir ce qu'il pensait, liquéfaction sur place au moindre regard (Stress quand tu nous tiens...), et accrochage de la candidature au panneau d'affichage. Une candidature dans les règles de l'art quoi.

Après quoi Xaleis avait préféré s'éclipser face aux regards de la patronne qui se faisaient de plus en plus insistants...
"Manquerais plus que j'me fasse pincer..."

Pour revenir quelques heures plus tard, une fois le calme dans la taverne revenu, habillé comme à son habitude et accompagné de son fidèle Minimino, courageux, fidèle, intrépide et fort.
"Tout comme son maître en fait."
Xaleis avait parcouru le parchemin fraîchement accroché au mur, lu les réponses des autres miliciens, et était allé s'asseoir, histoire de réfléchir un peu.
"Des parias. On devrait bien s'entendre. Mais bon, faut pas qu'ils comptent sur la milice pour les sortir de leur pétrin non plus! Je sais pas si je suis pour faire dans le gibier de potence..."
Mais Xaleis savait ce qu'était être pourchassé, haït, et wanted dead or alive...

Il se leva, et alla apposer un pour d'approbation à la candidature des deux zigotos. La tête qu'ils faisaient à leur entrée dans la taverne lui faisait encore monter le sourire aux lèvres.

"J'éspère qu'ils sont sympas au moins. Ils ont l'air de connaître Malagar donc bon, ça devrait le faire. Et puis je sens qu'il vont nous ramener de l'action. On en a bien besoin!"

Xaleis avait hâte de les rencontrer en tout cas. Il faudra qu'il leur mette le grappin dessus.

[Je me permets de poster mon pour sous forme de rp malgré le retard. Je n'édite pas mon message précédent afin que ce post soit visible >> Ca fait quinze plombes que je voulais le poster, mais fallait le finir… J’avais finalement trouvé une solution, puisque Appah était pas dispo à cette période. Vu qu’il a pas beaucoup de relations (encore en vie) en dehors de la Milice, j'ai impliqué là dedans un de mes personnages secondaires... Ce genre de remplacement sera plus simple quand Appah aura repris contact avec son frère, je pense. Bref, pour le moment c'est pas Appah mais Vel, qui sera en charge des réponses aux candidatures tant que le Sacrieur est loin de la Taverne. Désolée pour la longue introduction de ce personnage et le HRP...]

Il ne comprenait toujours pas comment c'était possible. Avant même qu'il l'identifie, le tueur avait foncé sur lui, l'avait attrapé par la peau du cou et soulevé sans effort à hauteur d'yeux.
"Toi, j'te connais."
Il s'était débattu faiblement, mais ce corps fragile ne lui était d'aucune utilité contre la poigne d'un humain. Et puis la prise le paralysait, engourdissait ses membres, qui finirent par retomber mollement. Une terreur insensée le gagna comme il reconnaissait les traits de son agresseur. On ne croisait pas souvent des types avec des vis plantées dans les joues. Oui, il s'en souvenait, du Sacrieur dément, et de la prime qui lui était associée. Mais dans le sens inverse, c'était impossible! Personne ne l'avait reconnu. Personne.
Le criminel plissa le front, interrogeant manifestement sa mémoire ou cet étrange don de double-vue dont il semblait faire preuve. Puis sa figure émaciée s'était assombrie, mauvais présage, et il avait déclaré comme une sentence:
"Tu es un Crâ!"
Vel plaqua ses oreilles sur son crâne et le fixa de ses gros yeux marrons, espérant que son mutisme le convaincrait de son erreur. Les gens commençaient à murmurer dans son dos. On allait le prendre pour un fou. Il renoncerait.
Mais le disciple de Sacrieur était fou, et haïssait ses condisciples archers. Cette fois, il allait y passer. Il ne pouvait rien faire pour se défendre. Impuissant. Un miaulement de protestation, c'était tout ce dont il avait été capable quand l'autre l'avait entrainé au dehors.

Il s'attendait à ce qu'il le dépiaute vif, lui brise les pattes ou une autre barbarie du même genre. Sinon, il n'aurait jamais eu cette petite voix tremblante, et ces paroles déshonorantes.
"Ze... Ze suis un ssasa! Pas un Crâ!"
Il réalisa trop tard qu'il venait de signer son arrêt de mort. Parce qu'un chacha, ça ne parle pas.
Le regard glacial se figea, puis un sourire vint lentement éclore sur les lèvres du Sacrieur, comme une fleur malsaine. Vel sentit son cœur tambouriner contre ses côtes.
Il avait presque oublié sa voix traînante et doucereuse.
"Curieuse malédiction, mm? Je sais pas à qui tu as déplu, mais il était puissant!"
Son rire aigu lui porta sur les nerfs. Il le coupa, retrouvant un peu de son ancienne morgue, par défi.
"Tais-toi! Tu ne ffais rien!"
Le tueur l'observa un moment, pensif, puis reprit sur un ton plus rauque:
"Tu me dois une mort. Je t'ai épargné, cette fois là. J'aime pas laisser une besogne inachevée."
Vel griffa vainement la main: cela ne parut qu'ajouter à l'amusement de son propriétaire, qui poursuivit son monologue, ignorant ses feulements courroucés.
"En même temps... J'avais dit plus en dehors de la Milice... Mais je m'ennuie, y a personne à buter, à croire que tout va bien dans le meilleur des mondes... Et puis une tite boule de poils, ça compte pas vraiment, si?"
Il enfonça ses impressionnantes canines dans sa chair, décidé à vendre chèrement sa peau, même sous cette forme pathétique.
Les doigts se resserrèrent sur lui, coupant son souffle.
"Tu me dois une mort..." reprit le Sacrieur à voix basse.

Mais il ne l'avait pas tué. Il l'avait fourré dans son sac et emmené ici, sans lui demander son avis.
Ici, au milieu de nulle part. Une taverne isolée entre friche et forêt. "Tu auras de quoi subsister. Les poubelles sont là. N'essaye pas de t'échapper, y a plein de prédateurs dans les parages, pour qui un chacha dodu ferait un bon casse-croute."
Il ne comprenait pas où il voulait en venir. A quoi rimait ce petit jeu?
"Tu va me rendre un service. C'est le siège de ma guilde ici. Je risque de pas pouvoir y venir durant un moment, et de toute façon j'ai jamais aimé les foules..."

Appah Timore. Il voulait qu'il se fasse passer pour lui pour signer des papiers ou un truc du genre. L'idée aurait été risible s'il avait été en mesure de refuser. Dans ces circonstances, tout ce qu'il trouva à balbutier fut:
"M-mais fi ils me découfrent?"
"Tu n'auras qu'à dire que tu es mon familier..."

Et il était parti, après l'avoir menacé de mille morts s'il n'obéissait pas. Vel l'avait vu à l'œuvre, il l'en savait capable. Et puis, le marché n'était pas si mauvais. Il y avait à manger en abondance, ici, et il n'avait plus à disputer les ordures avec les corbaks et les rats d'égoutant. De temps en temps, des clients lui tendaient même leurs restes sous la table. Il se faisait discret, on le prenait sûrement pour un animal errant. Ce qui était proche de la vérité. La période où il refusait son nouvel état s'était achevée quand il avait lui même reconnu qu'il était un chacha. Il survivait au jour le jour et tâchait d'oublier qui il avait été, et quelle humiliation cette existence aurait représenté pour lui quelques mois plus tôt. Les familiers dépendaient des hommes pour vivre, c’était connu. Il subissait aujourd’hui cette réalité : il était incapable de subsister dans la nature. Un lieu où dormir, de quoi se nourrir, peu de menaces : la Taverne du Poney qui Tousse lui offrait gite et couvert, pour peu qu’il ne soit pas difficile.

Et puis, alors qu’il rodait non loin de l’entrée, ils étaient arrivés, deux jeunes gens, l'air farouche et intimidé à la fois. Des candidats, portant le parchemin fatidique. Il aurait bien voulu les ignorer, dire que personne n’était venu… Mais l’autre taré lui avait dit qu’il suivait tout avec son appareil, sa wadio. Et qu’il était obligé de passer malgré lui, occasionnellement, pour effectuer des corvées qu’un chacha ne pouvait faire. Il s’engouffra donc à leur suite, passant inaperçu parmi la cohue des guibolles.

A présent, Vel se demandait comment il avait pu imaginer que lire un texte et apposer une fausse signature était à la portée d’un familier. Il était resté à l’écart le temps que soit affichée la feuille, il avait observé l’accueil que réservait le Iop imposant aux nouveaux venus… Le panneau était au dessus de lui. Loin au dessus. Impossible de déchiffrer l’écriture d’ici. Le chacha poussa un miaulement de frustration. Bon à rien. Stupide corps, malingre, grotesque, inutile. Cette situation lui rappelait douloureusement qu’il avait été humain. Que tout était simple alors. Il suffisait de se lever, de tendre le bras et de lire.
Il secoua la tête en un mouvement qui n’avait rien de félin. Il n’allait pas se laisser abattre si facilement. Peu importait qu’il fasse ça sous la contrainte. Il n’avait pas d’autre but pour le moment, et s’il n’était pas capable de se débrouiller, autant se laisser crever comme un misérable chacha abandonné.
Il avisa un sadida saoûl affalé non loin, un habitué qui cuvait toujours tranquillement sans autre mal que de rabâcher des anecdotes enjolivées par l’alcool. Peu de risques qu’on le croit s’il le dénonçait.
Trottinant jusqu’à lui, il planta ses griffes dans le mollet du malheureux. L’homme réagit mollement à son agression, jetant un regard surpris à ce chacha hargneux. Prenant son apathie comme un assentiment, Vel ignora l’angoisse qui le rongeait à l’idée de se dévoiler et déclara de sa petite voix :
« Efcusez-moi, monfieur ? Vous pourriez me rendre un fervife ? »
Aux yeux écarquillés de l’ivrogne, le Crâ pouvait suivre les pensées se succéder au ralenti dans son crâne. Arrivant à « promis demain j’arrête de boire », il jugea opportun de poursuivre son monologue.
« Z’aurai bevoin que fous me faiviffiez fe meffave, là, felui que les feunes zens ont dépové tout à l’heure… »
Par une volonté probablement supérieure (Crâ veillerait donc encore sur lui ?), le Sadida semblait coutumier du déchiffrage du langage zozoté, et ce même en était d’ivresse avancé. Semblant décidé, puisqu’il rêvait manifestement, à ne pas s’interroger sur la logique de ses actes, il se leva avec indolence et ramena le mot à sa place. En passant par le tabouret, Vel parvint à atteindre la table et s’assit au bas de la feuille, parcourant les mots de ses gros yeux vitreux.
Les deux gamins étaient recherchés. Parfait, ça ferait des condisciples à Appah ! Enfin, lui l’était à juste titre, Vel pouvait en témoigner. Le Sacrieur ne lui avait donné aucune indications sur les critères selon lesquels apposer un pour ou un contre. Il s’en remettrait donc à son propre jugement…
Sentant peser sur lui la perplexité grandissante du Sadida, il jugea bon d’accélérer la procédure.
« Fous favez écrire ? »

Il savait. Il se conforma à ses instructions avec une docilité qui impressionna Vel. Rien ne surprend un Sadida, et rien ne saurait le faire sortir de sa langueur… Surtout un Sadida bourré. La grosse tête moussue se pencha au dessus de la feuille et il contresigna d’une écriture grossière « Pour, Appah », sous la dictée du chat.
Vel dû supporter son haleine envinée et un tapotement affectueux sur la tête qui le laissa à demi assommé. Il distinguait les petits yeux noirs et brillants posés sur lui à travers la broussaille qui recouvrait l’intégralité du crâne.
« Gentil minou. » furent les seules paroles qu’il lui adressa, avant de rapporter en titubant l’annonce à son emplacement originel.
Vel pria pour qu’aucun Milicien n’ait aperçu la transaction, encore que si seul le poivrot en payait les conséquences, cela ne le dérangeait pas. Il sauta au bas de la table, hors d’atteinte des regards, et se dissimula sous la table la plus proche du foyer, se lovant dans la chaleur agréable. Il plongea dans une somnolence toute relative, prêt à bondir sur ses pattes à la moindre menace. Tant qu’il demeurerait ici à l’insu des propriétaires du lieu, tout irait bien.

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