Il passait par là. Il était préoccupé, ce n'était guère rassurant. Mais l'esprit de ce dernier étant ce qu'il est, c'est-à-dire particulier, la confusion régnait lorsqu'on tentait de percer ses comportements, ses agissements. Instabilité émotionnelle à voir, vu, à percevoir. Cependant, il essayait de cacher tout ça. Cela allait à gauche, à droite. Tout les sens. Bousculé dans sa tête comme pas deux, difficile de maintenir une rationnalité, surtout quand le sujet est un Iop. Pas facile, parfois.
Mais cette fois-ci, il avait raison de douter. Il ne voulait pas le montrer mais ses actes évoquaient le contraire. Kaizel. Elle était disparue depuis maintenant près de deux semaines. Il s'était inquiété depuis le début du troisième jour de son départ. Et tout ceci avait duré, et duré... Faire les cents pas, mener des recherches. Il avait même fait plusieurs affiches pour qu'elle soit retrouvée. Cependant, il avait négligé le détail qu'elle était recherchée partout : Astrub, Bonta, Brâkmar. Décidément, elle n'avait vraiment pas de chance, et la vie ne lui avait jamais fait de cadeau. Et pourtant, elle était si gentille. Elle n'aurait jamais de mal à une mouche. C'est ce qu'il pensait d'elle. Il se doutait qu'elle aurait voulu les aider. Que malgré un certain accident, qu'elle était une personne dévouée et aimante. C'est pour ça qu'il s'inquiétait. Sa bonne humeur et sa pureté était contagieux. Même que ça faisait le plus grand bien pour sa femme, et Lethis (Qui a besoin de sa dose de bonheurisation, lui aussi!), et même pour lui-même.
Pourtant, malgré son optimisme apparent, un doute subsistait. Et le conditionnel est employé. Les suppositions font leur apparition petit à petit. Mais il voulait juste qu'elle revienne. Elle faisait quand même partie de la famille, de la Milice Écarlate. Et ce, même si elle ne savait pas se battre. Et soudain, tout bascula. Tout, lorsqu'il vit le parchemin sur le panneau, flottant au gré de la brise occasionnel qui entrait en flot rythmé et discontinu dans l'établissement. La curiosité le piqua. Lettre de menace, nouvelle candidature, un contrat... Une simple lettre? Ou encore... Non, il refusait de croire. Mais pourtant, il dû le faire, lorsqu'il commença à lire ces lignes qui fit paraitre tout cette belle et écriture si soigneusement appliqué comme un texte mortuaire. Il eut beaucoup de mal à lire les lignes. Non pas parce qu'il ne savait pas lire, au contraire. Mais plutôt à cause de l'émotion.
Cependant, il regarda tout, relisit, et continua tout de même à n'en faire qu'à sa tête. il ne voulait pas le croire. Il ne voulait voir la réalité en face. C'était une autre défaite en son camps. Mais il allait faire comme si elle resterait ici. Qu'elle reviendrait prendre sa place. Son blason, elle l'avait toujours.
Il prit alors une décision stupéfiante. Il allait continuer de faire comme si elle était toujours là. Faire des parchemins, arracher des ongles de karne. Il savait en son fort intérieur qu'elle reviendrait. Et si elle était en mesure de se battre, elle reviendrait. Mais encore faudrait-il qu'il se rende à l'évidence.
Mais tête de mule n'est pas facile à vaincre.
Elle règlerait ses problèmes, et reviendra.
Essayez de convaincre Malagar du contraire... C'est presque impossible.