[Intégrée] La relève

S'il était bien une famille d'aventuriers qui avait pâti du chaos d'Ogrest, c'était bien la famille De La Tartiflette. L'avenir s'était bien moqué d'eux, leur offrant une chute aussi inexorable qu'incompréhensible. Cela avait commencé avec la mort de Margareth De la Tartiflette, Sramette et ex-Milicienne de son état. Son destin s'était lié et dénoué avec la guilde écarlate, et la mort de son mari n'avait fait qu'entraîner la sienne - elle avait abandonné amis et camarades. Sortie de scène comme elle y était entrée. Quel désastre, n'est-ce pas ?

La lignée avait subsisté tant bien que mal, tentant de raviver les lamentables cendres de sa gloire passée. Le chaos d'Ogrest ne fit qu'entraîner les derniers membres de la dynastie dans ses flots obscurs, et seuls subsistèrent quelques vaillants membres qui se dispersèrent de par le monde.
La famille De la Tartiflette était morte, son honneur aussi. Excepté...

Citation :: Aventurier jusqu'au bout des doigts mais marre d'être en solo ?

Assoiffé de Kamas mais poisse inconditionnelle ?
La Milice Ecarlate est faite pour vous ![...]

Sibyl, Eniripsa dans la fleur de l'âge, avait du pain sur la planche ce jour-là. L'affiche accrocheuse ne pouvait mentir – c'était cette guilde ! C'était la guilde à laquelle son ancêtre avait appartenu. « Mes recherches sont toujours fructueuses », pensa l'Eniripsa tout haut. « Ca et la mixture contre les pustules... ça m'arrive de m'auto-impressionner, parfois. Viens, Charlie ! »

Son interlocuteur, de toute évidence, n'était pas un humain mais un Lapino dans le dos duquel on avait accroché un bâton (duquel pendait une carotte que la bestiole s'efforçait d'attraper). En y regardant bien, on aurait juré voir des ascendances Wabbits... La bête obéit instantanément et se mit à emboîter le pas de sa maîtresse.

La nuit était chaude et lourde à Sufokia.
Une silhouette d'Eni chétive se découpait dans l'obscurité, avançant sur un chemin de terre. A quelques centaines de mètres de la route, elle distingua ce qui lui semblait être une taverne avec des murs à colombages. Derrière les carreaux, elle apercevait la lueur vacillante des chandelles. C'était ici, pas de doute !

- Attends-moi ici, ordonna-t-elle au Lapino qui la suivait.

Sibyl poussa la porte de chêne et se demanda l'espace d'un instant si la taverne avait toujours été
ainsi. L'endroit avait l'air rempli de vagabonds et de voleurs, et l'Eni en déduit que ça ne devait pas être très différent au temps des Dofus... dommage que personne n'ait jamais eu l'occasion de lui en dire plus à ce sujet-là.

Son apparence créait un contraste peu harmonieux avec le reste de l'endroit : visiblement, Sibyl était loin de vivre dans la pauvreté. Une robe noire et blanche ainsi qu'un corsage sombre indiquaient qu'elle n'était, visiblement, pas très familière avec le combat rapproché. De toutes façons, on n'attendait pas ça des Enis. Quelques bijoux et
une broche dorée venaient compléter le tableau d'un accoutrement qui semblait exprimer très clairement « je suis née avec une cuillère en argent dans la bouche ».

Qui parmi eux était un membre de la Milice ? Et à quoi ressemblait Chymes ? Elle avait entendu quelques dires au sujet de cette personne, comme par exemple sa force surprenante, mais pas assez pour se faire une opinion précise du personnage. Mais peu importe – elle avait une candidature à déposer.

Citation :: Miliciens, bonjour !

Je me nomme Sibyl, descendante de la glorieuse famille De la Tartiflette. Votre meneuse est peut-être familière à ce nom, mais cette feuille est bien petite pour que je raconte tous les détails de ma vie !
Je suis une fière disciple d'Eniripsa. Je tiens à marcher dans les traces de mes ancêtres et ainsi poursuivre un rêve qui nous est cher : retrouver la Patate Légendaire, le Légume-Dont-On-Ne-Doit-Prononcer-Le-Nom qui a disparu dans les vagues du chaos d'Ogrest il y a des décennies.
Je pense que votre guilde a du potentiel et je souhaiterais rejoindre vos rangs.

Sachez seulement que j'ai été recueillie par une riche famille de forgerons dès ma plus tendre enfance, et que je suis l'inventeuse de la potion contre l'allergie aux Pichons. C'est toujours pratique quand on est pêcheur. Je suis également l'auteure du traité de science "Comment mettre l'Herpès en Bouteille" (il me reste du stock !).

J'ai repris mon entraînement avec acharnement il y a peu de temps, et je peux me vanter de connaître quelques techniques de ~~contrôle corporel~~ ~~anesthésie locale avec aiguilles~~ soins.

Sibyl, Merveilleuse Soigneuse de Sufokia

La jeune fille s'assit près du comptoir, ayant déposé sa candidature après l'avoir ornée d'arabesques aussi inutiles que peu esthétiques.

Spoiler:

Nulle envie de parlementer. Nulle envie de négocier. Ce-jour là, le crâ n'était pas d'humeur, il souhaitait juste un peu de tranquilité, mais il y avait toujours quelque chose pour le sortir de ce havre de paix dans lequel on l'avait élevé depuis sa tendre enfance. Personne ne pouvait voir ce que lui voyait : des personnes sans intellect aucun, des gens assoiffés par la rage de vaincre, la folie de tuer, l'envie de voler autrui. Etait-ce là la justice de ce monde après le chaos d'Ogrest ? Il se remémorait encore le temps où il vivait chez lui.

Maintenant il était dans cette Milice Ecarlate, après tout pourquoi pas. Le crâ, Ascheryth de son nom, est maintenant âgé d'une vingtaine d'années, et sa musculature dépasse celle d'un crâ dit "normal", cela lui permet de s'imposer un peu mieux, et son petit bouc au bas du menton lui donne un air plus sévère... Du moins c'est ce que les autres pensent. Dans cette Milice il fallait se faire accepter, et ne pas être pris pour un faible... Pas comme... Comme qui déjà ? Il ne se rappelait plus de son nom. Enfin, il garde quand même des traces de crâ. Sa longue chevelure brune était chaque jour brossée et lavée avec soin, tout comme ses ongles et mains qui étaient d'une douceur extrême.

Bref, c'était une bien belle journée. Après avoir égorgé quelques bouftous et les avoir dépouillé de leur laine, il se rendit à la Taverne pour se reposer un peu. Bien sûr il trouvait que la décoration laissait à désirer, mais il fallait s'y adapter. Lorsqu'il poussa la porte, il aperçut tout de suite une nouvelle candidature postée sur le panneau, qu'il entreprit de lire avec soin. Une noble ? Non elle semblait trop idiote et stupide... Quoi que. Pourquoi ne pas se laisser divertir par cette nouvelle créature ? Il était las des autres. Il faut de quoi jouer. D'un geste lent il sortir sa plume dorée et vint apposée sa fine écriture sur le parchemin de Sibyl.

"Très chère Eniripsa. Vous me semblez bien différente des autres, et votre quête me semble bien noble. Mais pourquoi vouloir rejoindre notre Milice, alors que vous me paraissez être plus douée pour la recherche que pour le combat ? Croyez moi, votre sang de "riche" ne vous sauvera pas. Cependant, je ne vois pas de raison d'être contre votre présence, du moment que vous continuez votre entrainement. J'appose mon POUR.

Au plaisir de vous rencontrer dans les prochains jours.

Ascheryth, Disciple de crâ."

Après avoir répondu de manière plutôt convenable, il alla s'installer à une table, fermant les yeux pour retrouver sa tranquillité, là où personne n'irait le déranger, dans ce monde paisible.

"Qu'est-ce que c'est que ce zouk?"

Les Eniripsas sont les adeptes du verbe, des mots oubliés ou des locutions à venir, en général garants de la Langue, la plupart se hérissant face aux hordes des anarchistes grammaticaux qui peuplent de plus en plus les contrées du monde des Douze (même en dehors d'Astrub, c'est dire... ).
Aussi, quand l'un d'eux déclare quelque chose comme "qu'est-ce que c'est que ce zouk?", c'est que c'est très probablement la meilleure expression à utiliser dans le contexte.

Quoi que puisse être un "zouk", en tout cas la lecture du parchemin trônant sur le panneau de candidatures à la Taverne du Poney qui Tousse semblait rendre perplexe un étrange personnage (qui à en croire certains était mi-homme mi-mauvais goût ambulant...)
Plutôt chétif, la peau sombre, le cheveux blancs en bataille, de grandes ailes sombres pendantes dans son dos et vêtu en grande partie de fourrure orange de mulou, il était pourtant -au moins à moitié- le patron des lieux.

Lethis, puisque c'est son nom, avait cette expression indéfinie sur le visage, typique de lorsqu'on présente à quelqu'un quelque chose de tellement saugrenu qu'aucune réaction ne peut en ressortir, à mi-chemin entre la méfiance et la curiosité.
En même temps, peut-il y avoir une réaction saine à la lecture de la quête de la pomme de terre légendaire?
Voilà.
C'est peut-être ça un "zouk".

En attendant il fallait répondre à cette inconnue, pour le moins débordante d'aplomb à ce qu'il semblerait.
Il prit une plume et s'attela à écrire, d'une écriture peu soignée, sous le texte d'Ascheryth:

"~~Bonjour~~ ~~Bonsoir~~ Salutations!
Tout d'abord bienvenue chez nous.
Ensuite j'espère que nos tabourets sont assez confortables.
Et pour finir ne fais pas attention au désordre, ça ne restera pas (normalement).

J'ai deux-trois choses à te dire avant de te faire connaitre ma réponse, déjà le fait que tu connaisses Chymes (ou qu'elle te connaisse, je sais pas) te vaudra pas mal de questions de ma part, prépare toi donc ~~psych~~ ~~pchylo~~ ~~pshologi~~ ... de manière campagnarde (*).
Ensuite, apparemment tu es de la "haute": autant te prévenir tout de suite, j'ai de mauvais souvenirs impliquant quelques uns de ces crétins en robes de chambre... Mais je saurai surmonter ça je pense.

Sur ce, je te donne mon POUR, fais en bon usage!

Signé: Lethis.
(*)Et je dis ça en toute technique d'arrosage."

Cela fait, il retourna vaquer à ses occupations.

(

Lethis a écrit:: prépare toi donc ~~psych~~ ~~pchylo~~ ~~pshologi~~ ... de manière campagnarde (*).
(...)
(*)Et je dis ça en toute technique d'arrosage."

Je t'aime co-Patronne ID)

Chymes essuya la lame de ses dagues sur la feuille d'un arbre aux branches basses et inspecta sa tenue. Pas de tâche de sang. Bien. Elle était loin de se préoccuper de sa tenue, par contre elle préférait éviter de croiser un humain en exhibant la trace de ce liquide qui coulait dans leurs veines. En général ils n'appréciaient pas trop. Ce qui était à l'intérieur devait rester à l'intérieur, et tout ça.

Elle avait enterré le corps au plus profond de Tonkult, loin des regards. D'habitude, elle assénait un coup sec à l'arrière du crâne, prélevait ce dont elle avait besoin, pansait la blessure avec un onguent enirispesque peu connu, et la victime s'en tirait avec une migraine et quelques éraflures dans le cou. Mais là, elle avait mal évalué les réflexes de sa cible, de sorte qu'elles en étaient rapidement venus aux mains - la gent masculine aurait apprécié la scène. Heureusement qu'il n'y avait eu aucun hurlement en prime. Elle avait vu le visage de sa poursuivante, pas le choix, il avait fallu en finir. Chymes avait exécuté sa tâche avec une précision quasi chirurgicale, et sa seule réaction avait été un haussement d'épaules. Les scrupules qui l'étouffaient trois cents ans plus tôt n'avaient pas fait long feu.

L'aube pointait le bout de son nez timidement tandis qu'elle sortait des bois. Elle se mit à marcher sereinement en direction de la Taverne. Les rues étaient encore désertes et propices à la réflexion. Elle songeait à l'aménagement de la Taverne, au recrutement, à son entraînement qu'elle devait reprendre, aux métiers qu'il fallait apprendre. L'organisation de sa semaine faisait l'objet du plus grand sérieux, fini de se planquer. Quatre jours à chasser, courir, raffermir sa musculature, et méditer en forêt avaient suffi à la calmer. Elle avait envisagé de tuer Wohptinssa et l'autre Sacrieur dont elle oubliait déjà le nom, car il était évident qu'elle les croiserait à nouveau, et la dernière fois avait ravivé des souvenirs si vifs qu'elle s'était retrouvée coupée de tout en pleine forêt à faire passer sa colère et son chagrin sur les bestioles qui passaient. Mais ça ne serait pas raisonnable. Déjà parce que Woh ou l'autre opposeraient certainement une résistance, ensuite parce que Lethis s'en apercevrait sûrement. Or, elle préférait la sérénité au sein du Patronnat de la Milice et non les justifications à n'en plus finir s'il découvrait ce qu'elle avait fait.

Elle poussa enfin la porte de la Taverne. A la suite de ses camarades, elle vit le parchemin et entreprit de le lire. Le nom de Reth lui sauta au visage telles les potions de Lethis premier du nom. Il ne lui en fallait pas plus :

"POUR."

Puis elle passa dans l'arrière-boutique se préparer un remontant.

La jeune fille s'installa sur une des dalles en béton qui ornait une place non loin de la guilde dont elle venait récemment de remplir les rangs de sa présence, elle devait se rendre au comptoir pour déguster une bière avec elle ne sait plus qui, une promesse est une promesse et elle devait s'y rendre cependant ses récentes actions, ou plutôt les conséquences de celle-ci l'en dissuada fortement. Elle devait bien apprendre un jour où l'autre qu'il y aura toujours des personnes capables de frapper plus fort qu'elle, mais pour une iopette il est toujours difficile de supporter le fait que se prendre une raclée est chose courante dans le monde de la castagne, elle se refusait à cette idée. De plus que la donzelle, pour une fois, n'avait aucunement provoqué la bête sauvage qui sommeillait en ce jeune sacrieur seulement parce qu'elle lui avait renversé maladroitement du jus de cawotte alors qu'il se reposait non loin des verdoyantes plaines remplie de bouftous puants... Elle ne détestait pas les sacrieurs, mais cette attitude qu'ils avaient à sourire lorsque qu'elle leur démontait la mâchoire la rendait quelque peu agressive... Enfin bref, il n'en était pas sorti indemne alors laissons tomber cette légère incartade.

Elle « réfléchissait » tant bien que mal à comment elle allait cacher l’œil au beurre noir qui embellissait d'une certaine manière son visage enfantin. Réfléchir n'étant pas dans ses habitudes elle se dispersa très rapidement et se mit à se concentrer sur les choses inutiles qui l'entouraient. Aujourd'hui, l'astre lumineux exposant sa domination était posté sur plusieurs lieux au-dessus de nos têtes illuminées de toute part par cette planète brillante. Les quelques nuages l'encerclant faisaient comme une farandole autour de lui. Elle finit par se lasser de cette observation sans issue et part finalement se rendre à la taverne quant une fiche retint son attention. Les formalités ne l'intéressaient guère et les longs discours... ce n'était pas son fort, avoir une nouvelle recrue à ses côtés pouvaient s’avérer intéressant, elle se contenta donc d'inscrire un simple :

« Pour, dans l'attente de vous rencontrer jeune eniripsa »

Tout cela dans une écriture tellement sale et désordonnée qu'il n'était pas difficile de dire que cela provenait d'un iop. Elle se décida par la suite à rentrer dans le cercle de miliciens.

» [Intégrée] Un nuage dans le ciel
» [Intégrée] Tyrilya, une iopette qui vous en fera voir de toutes les couleurs.