Le retour de Babalu

Chapitre spécial: Le retour de Babalu, une surprise dans les bagages !

Le bateau tanguait doucement sur la houle, les voiles légèrement gonflés par le vent marin. Déjà le continent de Kuri était en vue, le port de Madrestam se rapprochait, l’animation du marché aux poissons se faisait plus présente, l’odeur aussi. Il rentrait chez lui, en Amakna. Le bateau s’amarra finalement au port, Babalu pris son sac et descendit sur le quai. Un jeune osamodas arriva en trombe sur ses talons.
-Hey, HO ! Attends moi !
-Pardon, c’est que je suis pressé de revoir tout le monde.

Le sacrieur souriait allègrement à l’idée de retrouver sa contrée et ses compagnons.
-Quoi, on va directement là bas ? Je pensais qu’on serait passés chez toi avant…
-C’est un peu comme chez moi, puis j’avais vendu ma maison avant de partir je te rappelle.
-Bon, du moment qu’on est pas trop mal installés.

Babalu et l’osamodas sortirent du port, pour avancer sur les chemins aux abords du village d’Amakna. Il était émerveillé de revoir les paysages de cette terre, tendit que l’osa baladait mollement son regard sur la faune et la flore environnantes.
-Regarde baba ! Des prespics ! Je suis pressé de pouvoir en invoquer.
-Tu veux faire une halte ?

L’osa se retourna vers Babalu les yeux pleins d’étoiles.
-Merciiiiiii ! Mais reste en arrière, capiche ? Tu me couvre juste en cas de besoin.

Babalu s’adossa contre un arbre, sorti un petit carnet de notes puis le feuilleta. L’osa vait déjà invoqué un bouftou, qui croquait joyeusement la cuisse d’un prespic, avant de se prendre des épines plein la gueule. Le combat dura une dizaine de minutes, mais finalement l’osa en sorti vainqueur, son bouftou bien amoché.
-T’as vu, t’as vu ?!
-c’était bien oui.

Babalu rangea son carnet, puis se releva pour reprendre la route.
-C’était génial oui ! Comment je les ai marraves ces merdes !
-Mais je ne pourrais pas toujours être avec toi, alors dès la semaine prochaine on reprends l’entraînement.
-Pfff…si ça ne tenait qu’à moi, on aurait continué MON commerce de lingerie.
-Oui je sais, mais t’inquiète pas, je vais tout rattraper, on fera fortune ici aussi.
-J’espère bien, et tant qu’on y est on va s’ache…
-Voila la taverne, regarde !!!

Ils étaient déjà arrivés au village d’Amakna, et Babalu se précipita à l’intérieur de la taverne du poney qui tousse. Il ouvris la porte à la volée en espérant trouver la Milice, buvant et riant de bon cœur. Mais la salle était vide, à l’exception d’un énutrof qui buvait une bière. L’osa pénétra à son tour dans la taverne.
-Ha ben ouais t’avais raison…vachement animé…ils sont sympas.

Babalu lui donna un coup sur la tête.
-Aïe ! c’est bon, ok, je la ferme.

La salle paraissait vide, d’un vide permanent, l’ambiance d’antan avait disparue.
-Il a du se passer pas mal de choses en mon absence…Bon Nakachy, je vais me renseigner sur les nouvelles, prends toi un kokolat sur mon compte.
-Crétin ! Je hais le kokolat !
-Très bien…une bière alors, mais une seule ! Je ne veux pas d’un nouveau combat de catch.
-Ha oui…évidemment…mais t’avais bien aimé hein ?

Babalu lui lança un regard glacial, le menaçant de frapper plus fort s’il continuait.
-Ok, ok ! je t’attends au bar…

Le sacrieur s’avança en direction de l’escalier menant aux chambres des miliciens, mais avant d’avoir pu poser un pied sur la première marche, le barman le stoppa.
-Hey mon gars, c’est pas autorisé de monter !

Le barman ne l’avait pas reconnu, normal, car depuis la dernière fois ses cheveux avaient pas mal poussés, puis ils cachaient la moitié de son visage. Il sorti un élastique de sa poche pour nouer ses cheveux, mais aussi son blason, symbole de son appartenance à la Milice.
-Ho Babalu…fallait le dire ! Vas-y monte.
-Bon ma bière ça vient !!!

Babalu monta l’escalier, en laissant le barman à son service. L’étage était bien calme, et toujours aucune trace d’un milicien, ou encore même des patrons. Il se dirigeât vers sa chambre et y entra. Une bonne couche de poussière recouvrait le sol, et une odeur de renfermé flottait dans l’air. Il posa son sac puis alla ouvrir la fenêtre. Il contempla ce paysage qu’il n’avait pas vu depuis un bon moment, nostalgique du bon vieux temps. Mais avait-t-il réellement eu un passé aussi heureux ?
-C’est minuscule ici.
Babalu se retourna et vit Nakachy sur le seuil de la porte, sirotant sa bière.
-Oui mais c’est ici chez moi…Et la boisson n’est pas autorisée à l’étage.
L’osa posa sa bière sur la table et s’avança vers la fenêtre.
-On va avoir une maison un jour quand même ?
-Oui je te le promets.
-De toute façon je t’aurais suivi même sans, je ne pouvais pas rester sur le continent de Raval.
-Oui, les culottes en laine de bouftou n’étaient pas une bonne idée.
-Hey, qui aurait pu croire que ça allait attirer les bouftous en rute ? En tout cas mon Brik’a Brok de Nakachy est terminé…
-J’ai été heureux de travailler pour toi.
-Et ce combat de catch hein ?
-Oui bon…j’ai bien aimé c’est vrai, ça m’aura permis de te rencontrer.
-Baba ?
-Oui ?
-Je t’aime

Nakachy pris Babalu dans ses bras, et alors ils s’embrassèrent tendrement.
-Moi aussi.

Nakachy commençait doucement à émerger de ce rêve merveilleux. Un monde emplis de culottes en laine de bouftou, lui riche à en crever, un esclave à ses pieds, cet esclave lui…POUF ! Un bruit de chaise provenant du rez de chaussé fit éclater sa bulle merveilleuse. Il ouvrit les yeux sur cette chambre miteuse, dans cette taverne infâme. Mais bon, tant qu’il était avec Babalu, tout lui convenait. Tiens d’ailleurs, où était-il ? Nakachy tâtonnait l’autre côté du lit, mais ce n’est qu’un espace vide et froid qu’il trouva.

-Yen a marre qu‘il se lève aussi tôt…
Il s’asseya et se frotta les yeux pour mieux apercevoir ce qui l’entourait. Cette chambre était vraiment petite…heureusement qu’il n’avait pas pu emporte tout ses bagages de Raval, sinon tout ne serait pas entré. Il chercha quelque chose à se mettre et trouva un caleçon dans les draps, même pas le sien, Babalu avait du partir avec. Il l’enfila, mais à l’envers, de façon à ce que sa queue (d’osamodas hein) puisse sortir par le trou, originairement prévu pour devant. Voila en quoi la vie d’un osa était compliquée, chaque vêtement devait avoir un trou à l’arrière. Il ouvris les volets, et contempla le magnifique ciel gris et pluvieux qui s’étendait devant lui.

-Hummmm…voila qui donne envie de se recoucher.
Il observa l’horloge du temple xelor au loin.

-Bordel, à peine midi…il se lève vraiment tôt.
Cela faisait deux jours qu’ils n’étaient arrivés, et deux jours que Nakachy restait dans la chambre, trop amorphe pour faire quoi que ce soit. Mais deux jours enfermé, même lui commençait à se rendre compte que ça sentait le fauve. Il prit son peignoir « Maître » rose, ses pantoufles et aéra la chambre. Il sorti ensuite dans le couloir, il ne vit personne. Il alla ensuite se débarbouiller avant de descendre à la taverne. La salle était moyennement remplie, quelques ivrognes par-ci par-là, mais rien de bien méchant. Il se faufila de l’autre côté du bar pendant que le serveur n’était pas là. Son peignoir rose jurait affreusement avec le reste boisé, et les clients alcoolisés arrivaient même à se rendre compte de l’atrocité de la chose.

-Je suis un gros crétin…Bon je vais discrètement remonter me changer. Et mer…
Le barman était revenu derrière son comptoir, ce n’était pas le même que l’autre jour, cette fois il s’agissait d’un ecaflip.

-Ce doit être Azariel ! Si je lui dit que je suis avec Babalu il va me laisser monter.
Il fit un pas vers le bar, sauf que quelque chose le retenait. Un poivrot le tirait par la ceinture de son peignoir.

-Hey, c’est pas carnaval, alors les gogos et autres tarlouzes on en veut pas.
-Graaaaa lâche moi enfoiré !

Spoiler:

(merci le bac blanc d'espagnol où on se fait chier >.>)
Nakachy essayait de se dégager en tirant de toutes ses forces, pendant que l’homme lui tenait fermement la ceinture. C’était là une scène grotesque, Nakachy presque à l’horizontale tirant le plus fort possible. Et ce qui devait arriver arriva, la couture fini par craquer et il fu propulsé en avant, puis s’écrasa sur le bar. La salle était plongée dans l’hilarité générale. Nakachy, a tête à l’envers, le peignoir craqué, senti littéralement le sang lui monter à la tête. Il se releva, chose qu’il n’aurait pas du faire, car le peignoir ne tenant plus, tomba sur le sol. En caleçon, furieux, il se précipita sur le poivrot qui n’avait rien vu venir. Les tables se renversèrent, les verres se brisèrent et le chao fus. Dans ce joyeux tumulte, la porte de la taverne s’ouvris et Babalu apparu, une baguette dans une main et des briochettes dans l’autre.

-He bien quelle ani…ma…tion…
La scène lui apparue comme potentiellement déjà vue; Nakachy vomissant des insultes en caleçon, un poivrot qui se fait tabasser, et qui vomit le contenu de son estomac. Babalu vi Azariel qui regardait dépité la salle qu’il devrait bientôt rénettée. Il croisa son regard et prononça le mot « désolé » muettement.

-Bon, il ne me reste plus qu’à le présenter…mais j’espérais une entrée plus en douceur.
Alors Babalu se remémora son doux rêve de la nuit; Nakachy sobre et aimable tout le temps, lui préparant un de ses plats dont il a le secret…Il fallait se résigner, c’était trop beau pour être vrai.

Cela faisait presque une semaine qu’il était revenu en Amakna. Il avait trouvé la Milice bien changée, de nouvelles recrues, certes prometteuses, mais qui ne pourraient en rien remplacer ses anciens compagnons d’arme. Avait-il bien fait de revenir ? N’aurait-il pas mieux fait de rester loin, et vivre avec Nakachy ?

-Tu regardes dans le viiiide !
Nakachy avait ramené Babalu à la réalité, le fauchage de blé.

-Comment peux-tu savoir où je regarde ? Mes yeux sont tout blancs.
-J’ai pas besoin de voir tes yeux crétin, je te ressens. Et surtout tu t’acharne depuis cinq bonnes minutes à faucher de l’air.
Il est vrai que l’espace vide devant lui paraissait bien fauché.

-Oui heu…bon on continue.
Ils se trouvaient dans les champs à proximité de Bonta. Babalu n’avait pas oublié sa promesse d’acheter une maison, il fallait donc se faire des kamas pour cela. De plus, il avait convenu avec Nakachy que celui-ci devait se rendre à Incarnam pour s’entraîner. L’osa avait difficilement accepté, mais avait finalement cédé sous peine de se voir privé d’amusements nocturnes pour les trois prochains mois. Dans les champs, Babalu fauchait le blé et Nakachy portait la moisson.

-Je vais pas porter ces trucs bien longtemps je te préviens. Je suis pas ta mule.
-Mais non, tu es bien plus que ça.
Babalu avait réussi à contenir le débordement, et ainsi éviter la crise. Il sentait qu’en ce moment leur relation se basait principalement sur les crises de Nakachy. Il était nécessaire pour Babalu de faire un genre de break, en prétextant l’entraînement de Nakachy sur Incarnam.

-Bon on a pas asser de blé là ? J’en ai marre de porter ces trucs, on va faire ta farine.
-Ok on y va, l’atelier est par là. Donne moi le blé, je vais le porter.
-Non, c’est bon…
-Merci mon cœur.

Smack

Il se dirigèrent vers l’atelier des paysans, qui se trouvait non loin de là. En chemin Babalu racontait à Nakachy comment il s’était entraîné ici contre les maîtres bolets, les ampoules qu’il avait eu à force de faucher et le temps qu’il avait passé seul…si seul…Mais Nakachy ne semblait pas plus intéressé par les histoires de Babalu qu’un bwork par le savon. Il regardait les champs aux alentours, mais sans vraiment les voir. Lui, ses yeux ne pouvait pas le tromper sur ce qu’il observait. Babalu s’installa à un atelier, et entrepris de moudre le blé, pour en faire une farine très fine. Il expliquait avec beaucoup d’enthousiasme le secret pour une farine bien blanche, mais Nakachy ne l’écoutait qu’à moitié.

-Bon écoute, c’est toi qui m’a demandé de t’emmener. Si tu t’ennuis tu n’a qu’à aller prendre le zaap à Bonta, moi je dois finir ma farine.
-Non c’est pas ça…enfin je pensais pas que ça allait être aussi ennuyant.

Babalu alluma sa wadio et la plaça sur un tabouret à côté. Tout les deux écoutèrent les allés venues des miliciens qui passaient le bonjour, Babalu souhaitait la bienvenue aux nouveaux et entama une discussion avec Wohptinssa. Cela tourna très vite en une discussion plutôt osé que Nakachy écoutait attentivement. Une histoire de morsure et d’un iop, nommé Malagar, mis le feu aux poudres.

-Quoi quoi quoi ? C’est qui ce Malagar qui t’as mordu ?
-Mais non, il m’a pas…enfin je savais pas qu’il parlait de lui…ya que toi qui a le droit de me mor……
Nakachy avait donné une paire de claques à Babalu, et à mesure que la conversation avançait, les joues de ses devenaient de plus en plus rouges. Jusqu’à l’ultime phrase prononcée par Wohptinssa qui déclencha une fureur noir chez Nakachy.

-« Et vos fesses, elles sont comment ? »
-Quoiiiiiii ? Mais vas-y, montre ton cul à tout les mecs que tu croise je te dirais rien !!!
-Non, je l’ai encore jamais vu…..
-Car tu comptais aller le voir ? Nan mais ça va pas la tête ou quoi ?!
Nakachy sorti son marteau du bouftou et en donna un grand coup à Babalu, qui vola s’écraser contre le mur. Les autres paysans levèrent la tête un instant, puis retournèrent à leur ouvrage.

-Mais ça va pas la tête ? Je te dis que je l’ai jamais vu, et je n’ai aucune intention de lui montrer quoi que ce soit !
-C’est ça, tu m’envois à, Incarnam pour profiter autant que tu veux de tout ceux qui vont passer !
-C’est complètement faut.
Babalu retourna s’asseoir, la figure violacée et du sang lui coulant de la bouche.

-Je ne t’envois pas du tout à Incarnam pour pouvoir passer du bon temps. Je…
-Je sais, tu en a marre de moi…Tu m’a demandé d’aller à Incarnam car tu ne peux plus me supporter.
-Non…c’est pas…c’est pas vrai.
-Tu sais pas mentir…
-Non je n’en ai pas marre de toi. C’est qu’en ce moment plus rien ne va entre nous. Je n’arrive pas à gérer tes crises, et depuis que je suis revenu ici, je ne retrouve plus rien…
-J’essais de m’habituer, mais c’est dur. Je n’ai pas encore mes repères.
-Si je t’envois sur Incarnam c’est pour que tu puisse te familiariser ici…et pour que tu ne me vois pas comme je suis en ce moment…
Un long silence seulement perturbé par le bruit des meules s’installait dans l’atelier.

-Crois moi, je ne veux pas qu’on se sépare, mais que l’on puisse chacun faire le point sur ce que nous sommes.
-Ok. Je vais aller à Incarnam alors. Bon je vais te laisser travailler, et retourner à la taverne.----Très bien, voilà des kamas pour le zaap. Si tu n’es pas trop fatigué tu pourrais en profiter pour visiter Bonta…
-Oui merci, je vais voir. Bon à tout à l’heure.
Nakachy se dirigeait déjà vers la sortie. Babalu n’eu pas la force de lui dire au revoir, et retourna à sa farine. Alors qu’il pensait que sa vie était enfin tout ce qu’il avait toujours voulu, voilà que de nouveaux démons venaient la lui reprendre. Une larme coula alors de sa joue, pour venir assombrir la farine blanche. Quelqu’un allait acheter un pain un peu plus salé que d’ordinaire…